Les apnées du sommeil, c’est grave docteur ?
Faut-il avoir peur des apnées du sommeil ?
Les apnées du sommeil –syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS)- sont des pauses respiratoires prolongées, de plus de 10 secondes, chez une personne endormie. Il faut au moins cinq épisodes par nuit pour poser le diagnostic d’apnées minimes, entre 15 et 30 pour celui d’apnées modérées, plus de 30 pour celui d’apnées sévères. Le SAOS concerne un homme sur deux au-dessus de 50 ans obèses ou avec un syndrome métabolique, et de façon générale, 5% de la population. Or il accroît les risques de diabète de type 2, d’accidents et de mortalité cardiovasculaires et favorise l’accumulation de graisse dans le foie (stéatose hépatique non alcoolique).
Concrètement, la baisse du tonus de la langue, du pharynx et de l’ensemble des muscles postérieurs de la gorge induit une obstruction complète des voies aériennes supérieures. Le cerveau est privé temporairement d’oxygène. Cette situation de stress va alors provoquer soit un micro-réveil (brutal ou non), soit une diminution de l’intensité du sommeil qui va permettre une reprise inspiratoire (bruyante) : le pharynx retrouve automatiquement sa tonicité et laisse à nouveau passer l’air.
Le syndrome des apnées du sommeil retentit fortement sur la vie quotidienne avec une qualité de vie dégradée années après années ; le sommeil insuffisant et très perturbé engendre fatigue et somnolence diurne.
Apnées du sommeil, à rechercher chez tout hypertendu
Sur le plan cardiovasculaire, le syndrome des apnées du sommeil peut engendrer et aggraver une hypertension artérielle et une fibrillation auriculaire (rythme cardiaque irrégulier), deux facteurs de risque majeurs de maladies cardiovasculaires. A un stade sévère, le risque d’accident cardiovasculaire est au moins triplé !
Pr Patrick Henry, cardiologue, Hôpital Lariboisière (Paris) : « Au fil des mois, l’hypertension artérielle due aux apnées du sommeil devient permanente et doit être traitée par des médicaments antihypertenseurs. Il est aussi judicieux de rechercher des apnées du sommeil chez toute personne hypertendue, mais aussi chez toute personne hypertendue chez qui les antihypertenseurs ne sont pas efficaces. Par ailleurs, traiter spécifiquement le syndrome des apnées du sommeil améliore l’hypertension, tout comme le fait de perdre du poids et d’arrêter la consommation d’alcool ».
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D’après un entretien avec le Pr Patrick Henry, cardiologue, Hôpital Lariboisière, Paris), et l’intervention du Pr André Scheen (Liège) au congrès de la Société francophone du Diabète (SFD, mars 2015, Bordeaux)