BPCO : pourquoi la réhabilitation respiratoire est cruciale
La réhabilitation respiratoire, avant même les médicaments
Trois millions de personnes en France souffrent de BPCO, cette tueuse silencieuse causée à 90% par le tabagisme. L’activité physique et l’éducation du malade BPCO (sur la maladie, les traitements et la vie au quotidien) constituent la « réhabilitation respiratoire ». Son but ultime est de soulager les symptômes de cette maladie chronique, à savoir les exacerbations (poussées d'aggravation des symptômes habituels) et l’essoufflement à l’effort (dyspnée) en améliorant la capacité respiratoire. C’est aussi de renforcer l’adaptation respiratoire, cardiaque et musculaire à l’exercice ainsi que l’autonomie de la personne pour une meilleure qualité de vie. Sans oublier son impact contre l’isolement social car il est souvent plus motivant de « faire du sport » ensemble.
Dr Mathieu Larrousse, pneumologue à Toulon (Var) : « L’activité physique doit être un des éléments centraux de la prise en charge des personnes BPCO. Les recommandations internationales (GOLD 2015) et nationales (SPLF 2016) confirment le rôle premier et prépondérant de la réhabilitation respiratoire, avant même les indications médicamenteuses. »
Un starter pour se prendre en main
A peine 5 à 10% des personnes BPCO bénéficient de la réhabilitation respiratoire. Un paradoxe : les centres dédiés sont peu nombreux mais faute d’information, les médecins ne pensent pas souvent à la prescrire. Au final, les centres ne tournent pas à plein régime ! Pour autant, le nombre de centres reste insuffisant sur le territoire.
Dans une enquête conduite pour l’Association BPCO*, 42% des patients BPCO ne connaissaient pas les programmes de réhabilitation respiratoire. Le chemin est encore long mais il y a de quoi se réjouir, comparé aux 70% d’il y a plusieurs années.
Fréderic Le Guillou, pneumologue et président de l’Association BPCO** : « La réhabilitation respiratoire est à la fois un soin et un outil de prévention car elle ne se réduit pas au réentraînement à l’effort. Elle englobe aussi l’aide au sevrage tabagique, une étude nutritionnelle, une éducation thérapeutique et une prise en charge psychosociale. Bien entendu, le séjour de réhabilitation respiratoire n’est qu’un starter : l’exercice physique régulier devant être poursuivi au long cours, sans quoi les progrès sont anéantis dans les six mois ».
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*Enquête 2016 NXA/Association BPCO « BPCO & Autonomie, Impact de la BPCO sur la qualité de vie au quotidien ».
D’après des entretiens avec les Drs Larrousse et Le Guillou, pneumologues, et Jean-Pierre Jury.