BPCO : pourquoi la réhabilitation respiratoire est cruciale
Sommaire

La réhabilitation respiratoire en pratique

Tout malade BPCO qui est entravé par son manque de souffle dans les activités quotidiennes malgré les médicaments peut bénéficier de la réhabilitation respiratoire et subira un examen complet pour éliminer toute contre-indication cardio-respiratoire.

Suivant un programme établi au cas par cas, la réhabilitation respiratoire est conduite par une équipe pluridisciplinaire : médecin pneumologue, kinésithérapeute, éducateur en activité physique adaptée, diététicienne, psychologue, infirmière… Toutes les possibilités existent. La personne BPCO peut la réaliser en hospitalisation complète, dans une structure de proximité en ambulatoire ou même à domicile. Avec au programme, des activités physiques adaptées (jeux de ballon, vélo elliptique, bicyclette d’entraînement, tapis de marche, banc de musculation, cours collectifs de fitness, step, gymnastique, balnéothérapie etc.) mais aussi de la kinésithérapie respiratoire et des cours théoriques relevant de l’éducation thérapeutique.

L’Assurance Maladie ne prévoit pas de cotation de l’acte de réentraînement à l’effort. D’où une prise en charge de la personne par les centres qui fonctionnent pour la plupart sur le mode de soins de suite et réadaptation (SSR). En cabinet de kinésithérapie, le remboursement des séances dépend des activités effectuées.

Votre pneumologue connaît les structures proposant la réhabilitation respiratoire. Une carte existe, mise à jour par la Société de pneumologie de langue française (SPLF) : http://splf.fr/groupes-de-travail/groupe-alveole/la-carte-de-la-rehabilitation/

Témoignage : « +30% de capacité respiratoire grâce à la réhabilitation »

Jean-Pierre Jury (BPCO, 59 ans, Indre-et-Loire) se défend de posséder une volonté hors-norme. Il a juste « saisi sa chance », celle d’avoir été inclus dans un programme de réhabilitation respiratoire, peu de temps après l’annonce de son diagnostic. Asthmatique, ex-fumeur… le verdict est tombé après de longues années d’errance diagnostique : BPCO à un stade très avancé (40% de Volume Expiratoire Maximal en 1 Seconde/VEMS), c’est à dire moins de la moitié de la capacité respiratoire d’un adulte en bonne santé ! Prêt à tout, Jean-Pierre s’astreindra pendant deux ans à deux séances hebdomadaires, qui ont « réveillé son corps ». Il va même plus loin lorsqu’il répète qu’elles lui ont « sauvé la vie ».

L’effort a payé : sa capacité respiratoire, en passant de 40% à 68%, lui a permis de retrouver une vie "presque" normale. Il l’affirme : « la réhabilitation respiratoire fait beaucoup de bien à condition de la suivre avec détermination. Sans quoi, aucune possibilité de regagner de la capacité respiratoire. Mais notre volonté est aussi mise à l’épreuve au quotidien : c’est marcher plutôt que monter dans un bus, gravir les escaliers etc. L’enjeu est simple : la vie ou la mort ».

Selon lui, l’autre avantage de la réhabilitation respiratoire est de rompre l’isolement des personnes BPCO, porte d’entrée dans la sédentarité et le cercle vicieux qui aggrave la maladie. Aujourd’hui, en plus du karaté, son objectif est de courir cinq kilomètres d’affilée. Ceci afin de retarder au maximum le moment « d’avoir une bouteille d’oxygène pour compagnon ».

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Source : **Pour en savoir plus sur la BPCO et la réhabilitation respiratoire : http://www.bpco-asso.com
*Enquête 2016 NXA/Association BPCO « BPCO & Autonomie, Impact de la BPCO sur la qualité de vie au quotidien ».
D’après des entretiens avec les Drs Larrousse et Le Guillou, pneumologues, et Jean-Pierre Jury.