Ces ruptures de médicaments qui inquiètent
C’est maintenant à l’Extencilline de faire défaut, cet antibiotique injectable indiqué dans le traitement de la syphilis. Que proposer d’autre à ces 500 à 600 cas de syphilis récents répertoriés par le Réseau de surveillance des infections sexuellement transmissibles RésIST ? La question est d’autant plus grave que le nombre de cas réels est à multiplier par 10.
Les ruptures de stock de médicaments se multiplient pour dépasser les 500 par mois selon l’ordre des pharmaciens, qui a mis en place un nouveau logiciel baptisé DP-rupture. C’est que la situation est devenue très inquiétante.
Comment en est-on arrivé là ?
La question se pose de savoir comment on en est arrivé à cette situation de dépendance complète envers des pays producteurs comme la Chine ou l’Inde, cette dépendance étant d’autant plus grave que nous n’avons plus les compétences pour remonter de telles usines sur notre sol.
En pratique, l’industrie pharmaceutique a complètement mondialisé son organisation, et schématiquement on peut considérer que la recherche se fait surtout aux États-Unis, la production surtout en Asie, le juridique et le commercial demeurant dans les pays clients comme la France. Et revenir en arrière nécessiterait maintenant de repenser complètement cette organisation, mais aussi de revoir notre politique du médicament.
Cela est d’autant plus important que les pays producteurs sont maintenant en train de se doter de leurs propres centres de recherche, qui leur permettront un jour de s’affranchir de nous fournir des génériques, pour nous proposer des médicaments équivalents, mais plus chers, car brevetés.
Faire un mois de stock
Que faire si vous avez un besoin important, voire vital, de pouvoir vous procurer un médicament ?
Au vu des difficultés rencontrées, on ne peut que conseiller aux personnes concernées de se constituer un mois de stock personnel et de ne pas attendre que celui-ci soit épuisé pour s’occuper de se réapprovisionner. A défaut, vous pourrez être amené(e) à attendre plus de 4 jours comme on peut le constater dans la moitié des cas de rupture.
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