Chirurgie de l'obésité : la rançon du succès
La gastroplastie, une technique chirurgicale visant à réduire la contenance de l'estomac à l'aide d'un anneau placé autour de cet organe, permet aux patients souffrant d'obésité sévère de perdre en moyenne 70% de leur poids en deux ans, avec un taux de satisfaction proche de 90%. Avec un bouche-à-oreille, qui visiblement fonctionne très bien, les chirurgiens sont aujourd'hui assaillis de demandes. Or, tous les obèses morbides, c'est-à-dire d'Indice de Masse Corporelle supérieure à 40, ne peuvent bénéficier avec succès de cette intervention, principalement pour des raisons psychologiques. En effet, les sujets opérés parviennent à perdre 40 voire 50 kg grâce à un suivi diététique mais également psychologique, le seul garant d'une réussite à long terme.
Chirurgiens, psychologues et nutritionnistes associent leurs compétences
Pour identifier les grands obèses susceptibles de tirer profit d'une gastroplastie, un réseau de spécialistes a été mis en place. Ainsi, avant de décider d'opérer un patient, le candidat est soumis à une consultation chez un chirurgien, un nutritionniste et un psychiatre afin d'évaluer sa motivation initiale et ses capacités d'adaptation aux modifications inhérentes à l'intervention. Ainsi, malgré les contraintes d'une telle prise en charge, les sujets sélectionnés ont de bonnes chances de réussite à long terme.
Les principaux points clés retenus
Il est essentiel d'explorer auparavant la capacité de la personne à suivre des objectifs et à concevoir des projets à longue échéance. De plus, le patient doit être apte à contrôler son alimentation sur un mode de fonctionnement différent. En effet, la contenance de l'estomac étant réduite, il doit apprendre à manger beaucoup moins et plus lentement. Durant la première année suivant l'opération, un suivi psychologique mensuel est primordial afin d'accompagner le changement de l'image corporelle et ses conséquences relationnelles. Ces consultations visent également à éviter la démission, notamment lors des phases de stagnation et à aider le patient à prendre son autonomie. Effectivement, la personne doit progressivement sortir de la dépendance chirurgicale, l'objectif étant de desserrer progressivement l'anneau, voire de l'ôter après quelques années. Cette procédure est obligatoirement source d'une importante anxiété.
Jusqu'à présent, le gros point faible de la chirurgie de l'obésité reste le suivi. Sur une cinquantaine de patients, seul un tiers a consulté régulièrement et mensuellement ; un tiers a été suivi de façon épisodique, alors que les autres ont été perdus de vue.
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