Parce que les facteurs de risque sont les mêmes
Jusqu'à récemment, on avait coutume d'affirmer que les femmes étaient protégées des maladies cardiovasculaires. On vient de le voir, cette idée reçue est fausse. "Cette protection avait été imputée à l'action des hormones féminines, explique le Dr Manzo-Silberman. Mais elle semble être moins efficace devant les facteurs de risque classiques, de plus en plus fréquents chez les femmes."
Le tabac, par exemple, s'est réellement démocratisé auprès des femmes et des jeunes. Au dernier bilan, un tiers des Français fument, tout comme un quart des Françaises. Obésité et diabète touchent, eux aussi, de plus en plus la population féminine.
Le problème, c'est que ces messieurs semblent mieux armés face à ces facteurs de risque cardiovasculaire. "Le tabac est encore plus délétère et agressif chez les femmes que chez les hommes, illustre la cardiologue. Et il n'existe pas de seuil en dessous duquel le risque n'existe pas."
Le diabète, quant à lui, augmente de 3 à 7 fois le risque de mortalité cardiovasculaire chez la femme, quand il se contente de le doubler chez l'homme. Mais ce savoir statistique ne s'est pas encore transmis dans la pratique quotidienne. Au détriment des victimes.
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Infarctus du myocarde chez la femme : évolutions des taux d’hospitalisation et de mortalité, France, 2002-2013, Amélie Gabet et al, Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 18 septembre 2015