Epicondylite ou tennis-elbow
Les représentants de l'élite sont rarement concernés par le tennis-elbow. Ainsi, des statistiques réalisées par l'équipe médicale du tournoi de Roland Garros n'ont fait état que d'un seul cas en trois ans. On peut analyser cela de deux façons différentes : soit les meilleurs joueurs se trouvent naturellement protégés contre le tennis-elbow par une technique de jeu irréprochable ; soit une telle pathologie aurait forcément eu raison des ambitions sportives de ceux qui en étaient éventuellement atteints. La proportion de victimes augmente nettement à mesure que l'on descend de catégorie et l'on se retrouve finalement avec une traumatologie du tennis dominée à 90% par des problèmes de coude.
"Elbow" en anglais signifie "coude". Médicalement, on utilise le terme "épicondylite" pour désigner une inflammation qui démarre le plus souvent à la pointe du coude (épicondyle) et se propage ensuite le long de l'ulna (ou cubitus) vers le poignet sur la zone d'insertion des muscles de la main, très sollicités à chaque fois qu'on saisit le manche d'une raquette de tennis, mais aussi un club de golf, une barre de musculation ou des avirons. La conjonction d'une forte contraction des fléchisseurs des doigts et la propagation d'une onde de choc importante chaque fois qu'on frappe la balle, favorise alors l'apparition de micro déchirures du corps du tendon et/ou des micro fractures au niveau de la pastille osseuse d'insertion. Ces affections touchent aussi bien les femmes que les hommes et peuvent survenir à tout âge, même si elles restent relativement rares avant 30 ans, et deviennent aussi moins fréquentes après 55 ans.
Attention au matériel... et au geste !
Le plus souvent, le tennis-elbow résulte d'un changement de raquette (70% des cas). Attention aux modèles trop lourds en tête et au cordage trop tendu (pas plus de 24 kg). On notera au passage que l'utilisation des nouveaux matériaux qui permettent de produire des raquettes plus légères a beaucoup aidé les personnes atteintes de tendinites récalcitrantes du coude, dont certaines ont même pu se remettre à jouer après des années de retraite forcée. La généralisation du revers à deux mains protège aussi le coude du bras dominant et participe vraisemblablement au recul de cette pathologie.
Enfin, la qualité des soins s'est nettement améliorée. Plutôt que de recourir aux injections de cortisone, on recommande désormais le repos dès l'apparition des premiers symptômes. Deux semaines au minimum ! Ensuite, on reprendra très prudemment en faisant attention à ressortir son ancienne raquette dans le cas où l'on aurait changé juste avant. Par le biais d'un travail de rééducation fonctionnelle, on s'efforcera aussi d'étirer et de muscler le poignet et l'avant-bras. Des massages transverses profonds pourront également faire sauter les adhérences autour du tendon. Ces séances de kinésithérapie seront parfois couplées à un traitement anti-inflammatoire, de cryothérapie (traitement par le froid) ou à d'autres techniques de physiothérapie : ultrasons, ionisation par courant électrique, etc. Le port d'une coudière s'avère aussi très bénéfique. Au hasard des rencontres, on recueille aussi des témoignages enthousiastes à propos des méthodes alternatives : acupuncture, mésothérapie, ostéopathie, shock-therapy, etc. Et si tout échoue, il reste encore la chirurgie avec des techniques de "lavage" du tendon de toutes les petites impuretés qu'il contient. Dans ces conditions, on arrive presque toujours à se débarrasser du problème. Mais cela prend du temps !
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