Faut-il interdire la vente nocturne d’alcool à emporter ?
À cet égard, la ville de Lyon est pionnière : la vente d’alcool à emporter est interdite dans toute la ville entre 22h et 6h du matin, du 18 juillet au 10 septembre. Par cette décision, la municipalité souhaite lutter contre la dépendance à l’alcool chez les jeunes et contre les nuisances causées par les personnes en état d’ivresse sur la voie publique.
Il faut dire qu’avec la crise, les rassemblements urbains dans la rue, où l’alcool coule souvent à flots, se multiplient, en particulier chez les jeunes. Or les ivresses dans la rue causent des troubles à l’ordre public : nuisances, dégradations, voire violences ou encore de véritables drames relayés dans les colonnes des faits divers.
D’autres restrictions ont déjà été inaugurées, mais dans des lieux plus restreints, notamment dans certains quartiers de Brest, Montpellier ou Toulouse. À Paris également, une vingtaine d’arrêtés anti-alcool sont en vigueur dans différents quartiers, certains étant saisonniers, ponctuels ou permanents. Depuis début juillet par exemple, la vente nocturne d’alcool à emporter, entre 22h30 et 7h précisément, est interdite dans tout le quartier de la Villette, lieu estival prisé pour les apéros en plein air.
Que peut-on attendre de telles mesures d’interdiction ?
L’alcool appelant l’alcool, le simple fait de ne plus pouvoir se réapprovisionner sur place doit se révéler efficace, au minimum pour limiter les alcoolisations massives.
Encore faut-il que les contrôles de l’ordre soient effectifs, tant du côté des commerçants de proximité (que l’on peut aussi former, à l’instar des barmans dans les débits de boissons), que du public par des tests aléatoires dans la rue.
Reste le problème des services de livraison nocturnes à domicile via Internet, qui se sont fortement développés. Cette forme de vente est assimilée à de la vente à emporter mais elle n’est actuellement pas contrôlée…
Cela fait longtemps que les pubs en Angleterre ne peuvent plus vendre de l’alcool passé 22h ou 23h selon les endroits. Si les consommateurs avertis font leurs derniers achats avant l’heure limite, la loi est bien respectée et les cas d’alcoolisation massive ont effectivement baissé.
C’est l’éternel débat d’une perte de liberté individuelle pour plus de liberté collective et de sécurité. Il en a été ainsi de la ceinture de sécurité, de la limitation de vitesse, etc. Comme pour le volant, l’éducation du consommateur d’alcool doit être envisagée.
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