Froid glacial : 6 conseils pour protéger son cœur
Jusqu'à – 10 °C en plaine et – 25 °C en montagne. En cette semaine de fin février, les frimas s'abattent sur la France, sous l'effet du phénomène "Moscou Paris". Et frissonner dans le froid, ça n'est pas forcément bon pour le cœur.
La Fédération Française de Cardiologie le rappelle dans un communiqué : en hiver, une baisse de température de 1 °C est associée à un risque accru d'infarctus du myocarde de 2 % dans le mois qui suit. Protéger son cœur, surtout quand on est à risque, est donc essentiel.
Conseil n°1 : Eviter de sortir
Le froid a un effet direct sur le fonctionnement du cœur et des artères. L'organe central bat plus fort et demande plus d'oxygène, tandis que les vaisseaux sanguins se contractent. Dans le même temps, le sang qui circule est plus épais, de manière à se coaguler plus vite.
Un bon système de défense, mais qui peut s'avérer délétère chez certaines personnes. Car il favorise la formation de caillots sanguins qui peuvent provoquer infarctus et accidents vasculaires cérébraux (AVC). C'est pourquoi il est recommandé de sortir le moins possible, lorsque les températures sont très basses.
Ce conseil s'applique particulièrement aux individus présentant des facteurs de risque, comme une athérosclérose ou une pathologie cardiovasculaire. "Les artères coronaires se contractent, ce qui peut provoquer une rupture des plaques d'athérome, résume le Pr Claire Mounier-Vehier, présidente de la FFC. Cela peut alors induire un accident aigu par thrombose."
Conseil n°2 : Se couvrir chaudement
L'équipement hivernal n'a rien de bien compliqué : un manteau épais, une écharpe, de bonnes chaussettes, des gants et un bonnet. Sortir chaudement est une règle avec laquelle il ne faut pas transiger. Elle permet, en effet, de limiter l'effet du froid sur l'organisme.
Les hommes chauves, "qui présentent un risque accru d'accident cardiaque", doivent tout particulièrement se protéger la tête, explique la FFC. Ce réflexe évite aux vaisseaux sanguins de trop se contracter sous l'effet du froid.
Ne l'oublions pas : toute partie du corps exposée directement au froid correspond à une perte d'énergie évitable.
Conseil n°3 : Eviter les efforts brutaux
En hiver, ménager son organisme est un art. Eviter des efforts trop brusques est donc recommandé. Cela vaut pour une activité physique normale – comme un footing – mais aussi pour des gestes du quotidien, comme déneiger sa voiture ou son perron.
Là encore, l'organisme a besoin de s'habituer au froid. En lui imposant un changement brutal et une activité exigeante, vous mettez votre système cardiovasculaire à rude épreuve. Or, "en hiver, la moindre activité physique demande un effort important au cœur, si bien que marcher dans le froid équivaudrait à courir un 100 mètres", rappelle le Pr Claire Mounier-Vehier.
Conseil n°4 : Attention à la pollution
Dans plusieurs départements du nord de la France, la vague de froid s'accompagne d'un pic de pollution. Les personnes à risque doivent alors se montrer très prudentes. Et pour cause : ce sont deux facteurs qui se cumulent.
A eux seuls, particules fines et monoxyde d'azote sont responsables de 400 000 décès par an – dont 80 % d'origine cardiovasculaire. Le froid, lui, est impliqué dans la moitié du surplus d'accidents cardio-vasculaires observés en hiver. Mieux vaut donc prendre garde quand ils sont rassemblés, car le système circulatoire est mis à rude épreuve.
Conseil n°5 : Eviter de fumer
Comme la pollution, la cigarette est un facteur de risque cardiovasculaire bien connu. Il cause environ 78 000 décès chaque année. Et fumer quand il fait froid, c'est la double peine : le froid contracte l'artère coronaire (qui part du cœur) tandis que le tabac intensifie ce phénomène. Cette artère risque donc de s'obstruer, surtout si des plaques d'athérome sont présentes.
Conseil n°6 : Reconnaître les signes d'alerte
Poids sur la poitrine, essoufflement, douleur thoracique à l'effort, vertiges. Voici les principaux signes d'un trouble cardiovasculaire. S'ils apparaissent, notamment après une baisse brutale des températures, ils doivent mener à consulter un médecin au plus vite – en appelant le 15.
Les femmes doivent être particulièrement attentives à l'apparition de ces symptômes, car elles les ignorent souvent. Ce qui diminue leurs chances d'être prises en charge à temps.
Vidéo : L'infarctus du myocarde expliqué en vidéo
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