Herpès : un spécialiste s’injecte un médicament non approuvé en direct
Comment prouver la sécurité et l'efficacité d'un vaccin si celui-ci n'a encore jamais été testé ? Le plus simple reste encore de se l'injecter dans la cuisse, à en croire Aaron Traywick, expert en thérapie génique et PDG d'Ascendance Biomedical. C'est ce qu'il a fait lors d'une conférence sur les biomédecines, retransmise en direct sur les réseaux sociaux.
L'homme de 28 ans a encouragé les participants de la convention Body Hacking à Houston (Etats-Unis) à en faire de même. Le body hacking est une nouvelle tendance qui encourage les gens à s'implanter des gadgets électroniques afin d'améliorer ses capacités physiques ou intellectuelles. Des "X-Men" en quelque sorte.
Empêcher la propagation du virus
Le produit en question ici est un vaccin thérapeutique contre l'herpès. Pour cet expert en thérapie génique, ce traitement pourrait guérir les personnes souffrant déjà de cette maladie. Afin d'appuyer ses dires, le jeune homme a baissé son pantalon pour s'injecter le produit dans la cuisse.
Ce potentiel vaccin contre l'herpès a été mis au point à partir d'un article scientifique mettant en cause une protéine dans la propogation du virus de l'herpès : la "glycoprotéine D". Par conséquent, supprimer la protéine du virus empêcherait sa diffusion dans l'organisme.
Après cette étape, les chercheurs ont inséré un code dans un chromosome artificiel bactérien. Le but : que le virus injecté entraîne le corps à se défendre en produisant des anticorps contre l'herpès.
Le PDG dans son bon droit
Mais p our le moment, ce médicament a été testé uniquement sur des rongeurs. Aaron Traywhick est donc le premier cobaye humain de cette nouvelle phase de test. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, il n'existe aucun loi fédérale interdisant l'auto-administration de substances. La communauté scientifique, de son côté, ne semble pas vouloir suivre le PDG de 28 ans dans ses méthodes peu orthodoxes.
Souffrant lui-même d'herpès, il a décidé d'être son propre cobaye afin de déjouer la FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicaux), qui est très stricte vis-à-vis des essais cliniques sur l'homme. Aaron Traywick voulait pouvoir produire son vaccin au plus vite, et n'a donc pas tenu compte des règles imposées. Au détriment peut-être de sa propre santé mais également de celles des body hachers qui pourraient le suivre aveuglement.
L'expérience pourrait très vite mal tourner. Mais pour le moment, l'heure est à l'espérance pour toutes les personnes touchées par l'herpès. L'histoire ne nous dit pas encore si l'entrepreneur a eu raison de s'injecter le produit.
Vidéo : L'herpès en vidéo
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.
A guy just injected himself with a DIY herpes treatment on stage at a body hacking conference. Gizmodo.