Hypertension: la viande voit rouge...
Dans la nature, le fer est disponible sous deux formes, l'une dite "héminique", propre au règne animal et abondante dans les viandes rouges (bŒuf, mouton et dérivés) et l'autre "non héminique", issue du règne végétal (produits céréaliers complets, épinards, persil ). Ces deux types de fer ont des comportements différents dans l'organisme: le fer de la viande est ainsi cinq fois mieux assimilé que le fer des épinards ou du pain complet. D'où l'intérêt d'accompagner un petit déjeuner céréalier d'un jus de fruits ou d'un fruit pour son apport en vitamine C, qui potentialise l'absorption du fer non héminique au niveau de l'intestin. Des scientifiques britanniques viennent de découvrir que ces deux formes de fer agissent également de manière opposée sur la tension artérielle.
La tension de Popeye
Ces chercheurs se sont penchés sur la relation entre les apports en fer sous différentes formes (total, héminique, non héminique, issu de suppléments ) ainsi qu'en viandes rouges et la pression artérielle. Ils se sont pour cela basés sur les résultats de l'étude INTERMAP, menée auprès de 17 échantillons de population dans 4 pays (Japon, Chine, Royaume-Uni et Etats-Unis) chez 4680 adultes âgés de 40 à 59 ans.Les analyses indiquent que la consommation d'aliments riches en fer fait diminuer la pression artérielle. Un apport alimentaire en fer total supérieur de 4.2 mg/1000 kcal était associé à une pression artérielle systolique (le chiffre le plus élevé) plus basse de 1.39 mmHg. Pour le fer non héminique (celui des épinards ), le bénéfice était encore plus fort: un apport supérieur de 4.13 mg/1000 kcal était associé à une pression artérielle systolique plus basse de 1.45 mmHg. L'effet de la prise de suppléments en fer était en revanche peu marqué. La lecon, de toute évidence, est "mangez du fer!"
Le boeuf, trop saignant
Les résultats sont moins favorables pour l'apport en viande rouge. Celui-ci était directement associé à une augmentation de la pression artérielle. Un apport supérieur à 102.6 g de viande/24 h faisait s'élever la pression systolique de 1.25 mmHg. Les auteurs de cette étude concluent que le fer des végétaux pourrait exercer un rôle dans la prévention et le contrôle de la pression artérielle. La viande rouge très présente dans le modèle alimentaire francais, par contre, semble exercer un effet défavorable. Ces résultats doivent toutefois être confirmés, mais ils attirent une fois de plus l'attention sur les répercussions négatives pour la santé de nos habitudes bourguignonnes...
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