La plupart des compléments alimentaires sont sans intérêt pour votre santé

Vitamines, calcium et autres compléments alimentaires sont régulièrement consommés. Mais en matière de prévention cardiovasculaire, ils n'ont aucun intérêt d'après une revue de la littérature.
© Istock

Ils font partie des "best-seller" en pharmacie. Avec plus d'un milliard d'euros de bénéfices, le marché des compléments alimentaires est pour le moins dynamique. Mais cela vaut-il le détour pour les consommateurs ? Une revue de la littérature, menée par une équipe de l'Hôpital St. Michael de Toronto (Canada), suggère le contraire.

Publiés dans le Journal of the American College of Cardiology, ces travaux se sont intéressés aux bénéfices des vitamines et autres compléments alimentaires en prévention des maladies cardiovasculaires, notamment. Pour cela, l'impact des suppléments multivitaminés, des vitamines B, C et D, ainsi que du calcium ont été observés.

Pas d'effet majeur sur la santé

Et les résultats ont de quoi laisser dubitatif. "Nous avons été surpris d'observer aussi peu d'effets positifs concernant les compléments alimentaires qui sont consommés par la population", concède le Dr David Jenkins, principal auteur de l'étude, dans un communiqué.

De fait, les mélanges de vitamines, les vitamines seules ou encore le calcium n'ont aucun effet sur le risque de mortalité prématurée, qu'elle soit causée ou non par une pathologie cardiovasculaire. A défait de se montrer efficaces, ces compléments n'ont, au moins, aucun effet néfaste notable.

Ce n'est pas le cas des mélanges de vitamines B ou d'antioxydants, qui ont été associés à un risque légèrement augmenté de mortalité. Mais ces données sont issues d'études de qualité modeste, soulignent les scientifiques.

Ce constat représente, toutefois, l'occasion de rappeler que ces produits sont à consommer avec prudence. "Chacun devrait faire attention aux compléments qu'il consomme, et vérifier auprès d'un professionnel de santé qu'ils sont adaptés à leurs carences", recommande le Dr Jenkins.

Classés comme denrées alimentaires

Ce sage conseil est également martelé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). "Les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins. Ils peuvent présenter des risques en cas de mésusage", indique cette autorité administrative.

Il faut dire qu'en France, ces produits ne sont pas soumis à la même régulation que les médicaments. S'ils doivent montrer patte blanche concernant la sécurité des usagers, ils n'ont pas l'obligation de démontrer leur efficacité. Et pour cause : ils sont enregistrés comme des denrées alimentaires.

Les substances utilisées dans de tels suppléments ont toutefois un effet réel sur l'organisme. C'est pourquoi il est conseillé de demander l'avis d'un professionnel de santé, surtout pour les populations les plus vulnérables (enfants, adolescents, femmes enceintes, personnes sous traitement médical).

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Source : Supplemental Vitamins and Minerals for CVD Prevention and Treatment, David J.A. Jenkins et al, Journal of the American College of Cardiology, juin 2018
Présentation générale des complements alimentaires, DGCCRF, 17 janvier 2018
Synadiet lance le 1er observatoire du marché des compléments alimentaires, communiqué de presse, mars 2017