Levothyrox : une fréquence d’effets secondaires “totalement inattendue”, selon l’ANSM
Le flou le plus total règne toujours autour des effets secondaires imputés à la nouvelle formule du Lévothyrox®, sur le marché depuis mars 2017. C'est ce qui ressort de la dernière enquête menée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) auprès des centres de pharmacovigilance. Et ce malgré un grand nombre de plaintes.
Pour la première fois, l'autorité sanitaire est en mesure de comparer la tolérance des patient.e.s recevant la nouvelle formule du médicament produit par Merck - fabricant historique de ce traitement des troubles de la thyroïde - par rapport à celles et ceux bénéficiant des alternatives mises sur le marché depuis le début de la crise.
Malaises, céphalées, vertiges
"Le pourcentage de patient.e.s signalant des effets indésirables avec Levothyrox® nouvelle formule est estimé à 1,43 %", chiffre l'ANSM. La nature de ces manifestations - très variée - ne change pas par rapport à l'ancienne formule.
Il s'agit principalement de fatigue, malaises, céphalées, vertiges, mais aussi d'affections d'ordre psychiatrique (insomnie, dépression, anxiété...) ou encore musculo-squelettique (contractures, douleurs musculaires ou articulaires...).
Mais l'Agence le reconnaît elle-même, la "fréquence de signalement [est] totalement inattendue" par rapport aux autres spécialités sur le marché. Si le phénomène semble avoir marqué le pas, cette accalmie est attribuée à la mise à disposition de cinq alternatives à base de lévothyroxine, le principe actif du Lévothyrox®.
Pas de facteur de risque
Ces autres médicaments semblent, justement, associés à une moindre fréquence d'effets indésirables : elle va de 1 patient.e pour 1 000 à 4 pour 10 000 selon les spécialités concernées. Leur nature est, par contre, proche de celle relevée dans le cadre du Lévothyrox® nouvelle formule.
Au vu de ces résultats, on ne peut que confirmer le ressenti des patients : la nouvelle formule, à base de mannitol plutôt que de lactose, est liée à davantage de plaintes auprès des professionnel.le.s de santé.
Les autorités sanitaires restent cependant incapables d'en expliquer la cause. L'ensemble des travaux "ne permet pas d’identifier d’éventuels patients à risque et ne permet pas de proposer d’hypothèse à la survenue de ces effets indésirables", tranche l'ANSM.
Vidéo : L'hyperthyroidïe et l'hypothyroïdie expliquées en vidéo
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