Pollution : de lourdes conséquences pour les bébés exposés
Elles sont invisibles, et pourtant elles sont omniprésentes. En suspension dans l'air, les particules fines polluent l'air des villes. Et affectent directement la santé des bébés à naître. D'après une étude de l'Inserm, 8 300 enfants naissent chaque année avec un poids trop faible, à cause de la pollution atmosphérique.
Publiés dans les Archives de Pédiatrie, ces travaux suggèrent que les particules fines et autres polluants favorisent un mauvais développement du fœtus. Après la naissance, ce trouble a des répercussions sur la croissance, les capacités motrices et – dans un cas sur quatre – sur le développement intellectuel.
Un coût largement sous-estimé
Dès la maternité, ce petit poids de naissance a un impact sur les dépenses de santé. Les scientifiques estiment que plus de 24 millions d'euros sont attribués aux soins des bébés hypotrophes.
Par la suite, les coûts ne s'allègent guère. En raison du retard de QI "allant du retard profond à une pseudo-normalité", la pollution est responsable d'une dépense de 15 millions d'euros par an. Au total, l'étude estime la dépense à 1.2 milliard d'euros.
A lui seul, un enfant hypotrophe "naissant en 2012 avec un retard mental attribuable à la pollution particulaire coûterait entre 235 000 euros et 641 000 euros sur l'ensemble de sa vie", écrivent les scientifiques.
Mais les sommes dépensées pourraient être, en réalité, bien plus élevée. Les chercheurs et chercheuses reconnaissent avoir sous-estimé les coûts réels : les soins de kinésithérapie, d'orthophonie, mais aussi les fauteuils roulants et aménagements du domicile n'ont pas été pris en compte.
Cibler la prévention
La pollution atmosphérique a donc un poids majeur sur les finances de l'Etat. "Les coûts estimés sont supportés par les pouvoirs publics qui financent les structures de soin et de prise en charge, analyse Isabella Annesi-Maesano, co-autrice de cette étude. Les coûts restants (garde des enfants à domicile, absentéisme parental, éducation spécialisée…) restent à la charge des familles."
Une politique de prévention semble nécessaire, au vu de ces résultats. Outre l'amélioration de la qualité de l'air, les scientifiques plaident en faveur de mesures spécifiquement destinées aux femmes enceintes. Par exemple en limitant leurs déplacements en pic de pollution.
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