Sommeil : la mélatonine n’est pas recommandée à tout le monde
C'est une hormone à qui on prête des vertus miraculeuses sur le sommeil. Mais elle n'est pas sans risque. 90 personnes ont souffert d'effets indésirables après avoir pris de la mélatonine, sous forme de compléments alimentaires.
Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament (Anses), qui centralise les déclarations, ce produit ne devrait pas être placé entre toutes les mains.
Sur le papier, la mélatonine est librement accessible en pharmacie et parapharmacie. Chaque année, plus d'un million de boîtes s'écoulent. Mais mal prise, elle peut provoquer vertiges, irritabilité ou encore douleurs abdominales. Et pour cause.
Certaines maladies à haut risque
La mélatonine est surnommée l'hormone du sommeil, mais elle ne se limite pas à favoriser l'endormissement. Elle participe aussi à la régulation de l'humeur, du système immunitaire, de la température interne, de la motricité intestinale. En plus de cela, elle joue un rôle dans la dilatation des vaisseaux sanguins et l'inflammation.
Pour cette raison, le recours à la mélatonine est réglementé en France. Ne peuvent être commercialisés que les compléments alimentaires qui apportent moins de 2 mg par jour.
Mais dans son avis, l'Anses souligne "l'absence de données suffisantes sur l'innocuité de la consommation quotidienne" d'une telle dose. L'Agence veut donc aller plus loin dans ses recommandations.
Un avis médical est particulièrement nécessaire pour les personnes souffrant de certaines maladies : l'épilepsie, l'asthme, les troubles de l'humeur, du comportement ou de la personnalité, mais aussi les individus sous médicaments. Car la prise de mélatonine peut déséquilibrer la pathologie ou limiter l'efficacité du traitement.
Toujours prendre un avis médical
Trois autres populations sont jugées à risque : les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants et les adolescents. La prise de mélatonine doit être limitée autant que possible. Dernier conseil, avisé, de l'Anses : ne pas prendre de tels compléments alimentaires avant une activité nécessitant une vigilance maintenue. Conduire un véhicule, par exemple.
Même sans facteur de risque particulier, il est conseillé de prendre conseil auprès d'un.e professionnel.le de santé. De manière générale, la prise de mélatonine "doit être évitée ou soumise à l'avis d'un médecin", tranche l'Anses.
En ce qui concerne les risques sur la santé, l'Agence demande une harmonisation des réglementations en Europe. Et que des études de sécurité plus solides soient menées. Car certains effets ressentis n'ont pas pu être attribués directement à la mélatonine, bien que le doute subsiste.
Vidéo : Sommeil : dormir la porte ouverte ou fermée ?
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