Sommeil : mieux manger pour mieux dormir
- 1 - Repas de fête et sommeil font-ils bon ménage ?
- 2 - Obésité et sommeil, une relation réciproque vérifiée sur le terrain
- 3 - Les régimes, plus efficaces quand on dort bien
- 4 - Les hormones, impliquées à la fois dans l’appétit et le sommeil
- 5 - Des glucides au dîner !
- 6 - Attention aux sodas, de la caféine déguisée
Repas de fête et sommeil font-ils bon ménage ?
L’apport énergétique d’un repas joue sur le sommeil, principalement parce qu’il provoque l’élévation de la température corporelle, peu favorable à l’endormissement. Physiologiquement, pour bien s’endormir, la température corporelle doit s’abaisser d’un demi degré. Une étude a comparé plusieurs dîners en fonction de leur apport calorique : 1300 kcal, 3000 kcal ou pas de dîner du tout (1). Et en effet, après un dîner "riche" la température corporelle au cours de la nuit est plus élevée qu’après un repas normal ou pas de repas. Pour autant, dans cette étude, les différents repas n’ont pas induit de différence en termes de qualité de sommeil. Conséquence : chez les bons dormeurs, le schéma de sommeil est suffisamment robuste pour ne pas être perturbé par un repas trop riche. Par contre, eu égard à l’effet du repas riche sur la température corporelle, il est probable qu’un tel repas puisse majorer les troubles du sommeil chez les personnes n’ayant pas un bon sommeil.
Obésité et sommeil, une relation réciproque vérifiée sur le terrain
L’enquête INSV/MGEN dans le cadre de l’étude NutriNet‐Santé (2015) (2) illustre grandeur nature ce que les études scientifiques cernaient déjà : une réduction de la durée de sommeil favorise la prise de poids et à l’inverse, une obésité est un facteur aggravant de troubles du sommeil.
De plus, une plus faible consommation de végétaux (légumes, fruits) a été observée chez les petits dormeurs ou ceux ayant une mauvaise qualité de sommeil et une faible consommation de poisson était liée à une plus courte durée de sommeil. Nutrition et sommeil sont liées. Les investigateurs se demandent si l’impact sur le sommeil ne serait pas dû à de moins bonnes habitudes alimentaires en général. Une série d’études confirment cette hypothèse : une consommation plus importante d’aliments gras, sucrés et d’alcool est lié à une durée de sommeil plus courte. Au final, une alimentation diversifiée serait la clé d’une durée normale de sommeil (8h en moyenne pour un adulte), comme le concluait une très grande étude, la National Health and Nutrition Examination Survey (3)
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D’après un entretien de Eve Tiollier, PhD (Docteur es Sciences), nutritionniste à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) (http://www.insep.fr/) à l’occasion du CONGRÈS DU SOMMEIL®, organisé par la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil et la Société de Pneumologie de Langue Française (Groupe Sommeil) en collaboration avec la Société Française des Techniciens du Sommeil
Résultats de l’étude Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV)/MGEN réalisée dans le cadre de l’étude NutriNet‐Santé (2015)