Les troubles psychiques dus au travail augmentent
Burn-out, bore-out, stress… Le mal-être sur son lieu de travail est de plus en plus abordé de manière publique. Dans le secret des entreprises aussi. Le nombre de troubles psychiques reconnus comme des accidents du travail est en hausse, selon le dernier bilan de la branche "Risques professionnels" de l'Assurance maladie.
Au total, la Sécurité sociale a reconnu 10 000 affections psychiques comme étant d'origine professionnelle en 2016. Derrière ce terme vague se cachent de nombreuses pathologies : troubles anxieux ou du sommeil, dépression, stress post-traumatique… Et leur poids dans l'ensemble des accidents du travail augmente.
Une bonne nouvelle quand on sait que l'employeur a la responsabilité de déclarer de tels incidents. Les déclencheurs de ces maladies marquent également une prise de conscience : si les événements violets extérieurs à l'entreprise sont admis, les conditions de travail figurent elles aussi parmi les causes.
Le burn-out pas encore reconnu
La progression est encore plus marquée lorsqu'on s'intéresse aux maladies professionnelles qui ont été reconnues en 2016. 596 troubles psychiques ont été déclarés comme tels par l'Assurance maladie. C'est sept fois de plus qu'il y a cinq ans. Et c'est une réelle avancée.
Pour être déclarée comme "maladie professionnelle", une pathologie doit être "la conséquence de l'exposition plus ou moins prolongée à un risque qui existe lors de l'exercice habituel de la profession", précise l'Assurance maladie. Or, le tableau officiel des maladies professionnelles admet relativement peu de troubles psychiques.
Parmi les causes figurent une exposition au sulfure de carbone, des intoxications chimiques ou encore des infections. L'environnement psychologique, lui, n'est pas admis par l'INRS. La question d'intégrer le burn-out – aussi appelé syndrome d'épuisement professionnel – avait bien été abordée. Mais plusieurs autorités sanitaires l'ont refusé.
10 à 30 suicides reconnus
Si la reconnaissance des troubles psychiques s'améliore, des progrès sont encore possibles sur le plan de la prévention. Car dix à trente suicides ont été reconnus comme des accidents du travail en 2016.
Trois secteurs pourraient particulièrement bénéficier d'une action plus poussée : le médico-social, le transport de voyageurs et le commerce de détails. A eux trois, ils rassemblent la moitié des accidents du travail psychiques.
La prévention semble d'autant plus nécessaire que les arrêts sont généralement plus longs en cas de trouble psychologique. En moyenne, 112 jours de repos sont nécessaires – contre 65 pour la moyenne de l'ensemble des arrêts de travail.
Afin de limiter l'ampleur des affections psychologiques, et de faciliter leur diagnostic, l'Assurance maladie a émis plusieurs brochures. "La formation et la reconversion professionnelle sont des pistes pour la prise en charge et le retour à l'emploi des victimes d'affections psychiques liées au travail", a également expliqué Marine Jeantet, directrice de la branche des Risques professionnels à l'Assurance maladie.
Vidéo : La dépression expliquée en vidéo
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Missions : l'indemnisation, Assurance maladie – Risques professionnels
Dossier "Accidents du travail et maladies professionnelles", INRS