Troubles obsessionnels compulsifs : quand une fois ne suffit pas...

Se laver les mains à longueur de journée, contrôler les lumières et les portes pendant des heures, consacrer tout son temps à ranger, ne rien jeter pendant des années, tels sont les comportements excessifs, irraisonnés, mais néanmoins irrépressibles, que peuvent présenter les personnes atteintes d'un trouble obsessionnel compulsif (TOC). Celles-ci sont victimes de pensées incessantes et contraignantes (obsessions) et se livrent à des rituels répétés et dérisoires (compulsions). Cette maladie, touchant le plus souvent des sujets jeunes, peut être aujourd'hui bien traitée par des médicaments antidépresseurs et/ou par des psychothérapies cognitivo-comportementales. Encore faut-il que le patient accepte cette prise en charge car, dans de nombreux cas, le TOC est caché en raison de la honte et de la culpabilité qu'il inspire.
Sommaire

Le trouble obsessionnel compulsif (TOC), une alternance d'obsessions et de compulsions

Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) se caractérise par l'existence d'obsessions (pensées ou représentations incessantes), souvent associées à des compulsions (comportements ou actes mentaux répétés de façon irrépressible).

Le trouble obsessionnel compulsif, source d'anxiété et de détresse importantes, est relativement fréquent puisqu'il touche 2 à 3% de la population française.

Les personnes victimes d'un TOC sont généralement jeunes : environ deux tiers des cas débutent avant 25 ans (50% avant 18 ans). Il faut préciser que ces chiffres sont vraisemblablement inférieurs à la réalité dans la mesure où un nombre non négligeable de personnes atteintes ne vont pas consulter en raison des sentiments de honte et de culpabilité généralement ressentis.

La première consultation a lieu en moyenne 8 à 10 ans après le début des troubles !

Les obsessions : des pensées qui emprisonnent

L'obsession est une idée ou une représentation qui se répète inlassablement, qui est inappropriée dans le sens où son contenu peut être effrayant, douloureux, dégoûtant ou même trivial.

L'obsession est qualifiée d'intrusive car elle occupe l'esprit du sujet malgré lui.

A la longue, elle entraîne détresse et angoisse et handicape parfois car elle perturbe la vie sociale et professionnelle.

La personne atteinte perd le sens des priorités, même si elle a bien conscience que ses obsessions viennent de sa propre activité mentale et non d'une situation extérieure. Elle tente de les chasser ou même de les ignorer. Parfois, elle essaie de les neutraliser par d'autres pensées ou actions. Mais, malgré ces efforts, les obsessions persistent de façon incontrôlable.

La liste des obsessions rencontrées est longue et variée.

  • Parmi les plus fréquentes, il y a celles se rapportant à la phobie de la saleté, aux craintes de certaines maladies (cancer, sida...) ou de contamination par des germes, la peur d'avoir des pensées irraisonnées sur la sexualité ou la religion.
  • Dans d'autres cas il s'agit d'obsessions agressives ou impulsives (peur d'agresser ou d'être agressé, de commettre un acte impulsif).
  • L'obsession peut également concerner le besoin d'ordre ou de symétrie, ou des préoccupations de précision et de perfectionnisme.
  • Citons également la crainte de ne pouvoir se débarrasser d'objets inutiles.
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Source : Les troubles obsessionnels compulsifs. E.G. Hantouche, Encycl. Med. Chir. (Paris, France), Psychiatrie : 37-370-A10, 1995. Les ennemis intérieurs. J. Cottraux, Odile Jacob, 1998. "Je ne peux pas m'arrêter de laver, vérifier, compter". Mieux vivre avec un TOC. A. Sauteraud, Odile Jacob, 2000.