Cancer : les oméga-3 des poissons sont les plus efficaces pour l’éviter

Du poisson plutôt que de l'huile de lin pour prévenir le cancer. Les oméga-3 venus des produits de la mer seraient huit fois plus puissants contre le cancer du sein.
© Istock

Voilà une bonne raison de manger plus de poisson ! Les oméga-3 fournis par ce mets venu de la mer apporteraient plus de bénéfices contre le cancer que ceux provenant des plantes. C'est en tout cas ce que suggère une étude menée par l'université de Guelph (Canada), publiée dans le Journal of Nutritional Biochemistry.

Par le passé, des chercheurs ont déjà établi un lien entre ces acides gras et un moindre risque de cancer. Mais les scientifiques canadiens ont décidé d'aller plus loin, en comparant l'impact des différentes sources provenant de notre alimentation.

Les omégas-3 font, en effet, partie des acides gras dits "essentiels" car notre organisme ne les produit pas naturellement. Il est donc nécessaire de consommer des aliments qui en contiennent. Les deux principales sources sont les poissons et certains végétaux (lin, chia, noix, etc). Mais elles n'apportent pas les mêmes types d'oméga-3.

L'équivalent de 2 portions par semaine

Le poisson et les algues sont ainsi riches en EPA et DHA tandis que les graines de lin ou les noix fourniront davantage d'ALA. "On savait déjà que les acides gras EPA et DHA inhibent la croissance tumorale, mais on n'avait jamais comparé leur impact face à l'acide gras ALA", indique David Ma, principal auteur de l'étude.

L'équipe de l'université de Guelph a donc proposé à des souris des régimes plus ou moins riches en oméga-3 d'origine marine ou d'origine végétale. Et a observé le résultat quand ces animaux ont développé un cancer mammaire positif aux hormones.

Les acides gras apportés par le poisson auraient 8 fois plus d'effet sur l'inhibition des cellules cancéreuses, si l'on en croit cette étude. Ils réduisent la taille des tumeurs de 70 % et leur nombre de 30 %. Pour obtenir la même chose dans l'autre groupe, des doses bien plus élevées d'oméga-3 étaient nécessaires.

La bonne nouvelle, c'est que nous n'aurions pas besoin de manger des quantités astronomiques de poisson pour obtenir ces bénéfices. Les souris ont reçu l'équivalent de deux à trois portions par semaine. C'est à peu près ce qui est recommandé par les autorités sanitaires.

Des bénéfices cardiovasculaires reconnus

Selon les chercheurs, les oméga-3 auraient tendance à activer les gènes associés aux défenses immunitaires, tout en bloquant les mécanismes de croissance des tumeurs. Leurs bénéfices sur la santé sont, en tout cas, très reconnus.

Ces acides gras sont vivement recommandés aux personnes à risque de maladie cardiovasculaire. Ils diminuent en effet la pression artérielle chez les personnes hypertendues, tout en réduisant la concentration de triglycérides dans le sang. Des chercheurs ont également constaté que des apports élevés avaient tendance à faire baisser la mortalité cardiovasculaire chez les patients malades.

Augmenter ses apports demandera toutefois un peu de courage. Selon la table de composition nutritionnelle des aliments Ciqual, les produits les plus riches en EPA et en DHA sont les huiles de saumon, de sardine et de foie de morue. Pour ce qui est de l'aspect savoureux, il faudra repasser…

Vidéo : Le cancer du sein expliqué en vidéo

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Source : Marine fish oil is more potent than plant based n-3 polyunsaturated fatty acids in the prevention of mammary tumours, JiajieLiu et al, The Journal of Nutritional Biochemistry, 27 décembre 2017
Les acides gras oméga 3, Agence nationale de sécurité sanitaire, consulté le 29 janvier 2018
Table de composition nutritionnelle des aliments, Ciqual, consulté le 29 janvier 2018