Cette MST s’attraperait par un simple baiser avec la langue
On s'interroge souvent sur la manière dont on peut attraper une maladie sexuellement transmissible (MST), si c’est par voie orale, par pénétration…
Des chercheurs australiens se sont penchés récemment sur la gonorrhée, une MST également connue sous le nom de blennorragie ou "chaude pisse". Cette infection a toujours été considérée comme transmissible par les rapports sexuels non protégés.
Cependant, d’après l’étude australienne publiée dans le British Medical Journa l le 9 mai 2019, la gonorrhée pourrait être contractée par un simple baiser avec la langue.
La gonorrhée touche aussi la gorge
L’étude s’est concentrée sur un échantillon de 3 000 hommes homosexuels ou bisexuels. Parmi eux, 6% étaient atteints par cette pathologie.
Résultats ? Les chercheurs ont démontré que les hommes ayant embrassé un plus grand nombre de partenaires, que ce geste soit associé à un rapport sexuel ou non, avaient plus de risques de contracter la pathologie au niveau de la gorge.
Car effectivement, cette MST peut toucher les organes génitaux, le rectum, mais aussi la gorge.
" Ces données remettent en cause les modes de transmission de la gonorrhée connus depuis 100 ans "
D’après le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies aux Etats-Unis, cette découverte est capitale. Le nombre d ’antibiotiques efficaces pour lutter contre la gonorrhée est en chute libre.
L’auteur principal de l’étude, Eric Chow, écrit dans un mail au Washington Post : "Ces données remettent en cause les modes de transmission de la gonorrhée connus depuis 100 ans, où le pénis d’un partenaire est considéré comme la source de l’infection de la gorge."
Un bain de bouche pour prévenir la pathologie ?
Cependant, Eric Chow sait pertinemment qu’il est peu probable que les gens arrêtent de s’embrasser. Il explique donc : "notre équipe effectue déjà un essai clinique pour déterminer si l’utilisation quotidienne d’un bain de bouche pourrait prévenir la blennorragie.
Si cela fonctionne, ce pourrait être une intervention simple et peu coûteuse pour tout le monde".
Des répercussions sévères
La maladie tire son nom de la bactérie qui la cause : Neisseria gonorrhoeae. Il s'agit d'une infection sexuellement transmissible. Les symptômes surviennent généralement entre de 2 et 7 jours après un rapport non protégé.
Si une personne ne se fait pas soigner pour cette infection, elle risque une infection plus grave des testicules, de la prostate, de l'utérus, des trompes, des ovaires, stérilité, arthrite (inflammation d'une articulation). De plus, la co-infection avec la chlamydia est relativement fréquente (20 à 40% des cas) explique le site Prévention IST.
Pour se faire dépister, un prélèvement local, frottis suffisent. Il est également possible de se faire dépister grâce à un test urinaire (urine du matin, ne pas avoir uriné dans les deux heures précédentes).
Il faut savoir qu'une femme peut transmettre l'infection à son enfant lors de l'accouchement.
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