Cholestérol : de nouvelles molécules pleines de promesses
Une nouvelle arme contre le cholestérol
L’objectif principal du traitement chez les personnes dont le taux de mauvais cholestérol (LDL-cholestérol pour « lipoprotéines de faible densité ») est élevé, est de le ramener à des niveaux tels qu’ils réduiront leur risque cardiovasculaire.
Car un taux de cholestérol LDL élevé dans le sang fait le lit des maladies cardiovasculaires dites artérioscléreuses, caractérisées par la formation de plaques dans les artères pouvant réduire le flux sanguin et provoquer des accidents vasculaires cérébraux et des douleurs thoraciques (infarctus du myocarde, angor etc. par réduction soudaine de l’apport sanguin au cœur du fait du rétrécissement ou de l’obstruction des artères coronaires).
Malheureusement, une personne à haut et très haut risque cardiovasculaire sur deux ne parvient pas à atteindre les objectifs, malgré des mesures d’hygiène de vie (alimentation « saine », activité physique) et un traitement par statines, le médicament standard hypolipémiant (qui baisse le taux des LDL). Une grande partie s’en approche cependant.
D’où l’intérêt des nouvelles molécules qui viennent d’être autorisées aux USA et en Europe. Pour l’instant, elles sont au nombre de deux : l’alirocumab* et l’évolucumab**, des anticorps appelés anti-PCSK9***. Un troisième, le bococizumab **** est en cours de développement.
Qui pourra en bénéficier de ce nouveau traitement anti-cholestérol ?
Les discussions sont en cours pour savoir qui, parmi les personnes ayant un excès de mauvais cholestérol (dites hypercholestérolémiques), aura vraiment besoin de ces nouveaux médicaments anticholestérol et pourra alors bénéficier de leur remboursement. A priori, celles qui restent très éloignées de l’objectif de LDL-cholestérol que leur a fixé le médecin. Parmi elles, il y a celles chez qui les statines sont mal tolérées ou contre-indiquées. Il y a aussi celles dont le taux reste trop haut en dépit de fortes doses de statines, ce qui est d’autant plus préoccupant lorsqu’elles ont déjà eu un accident cardiovasculaire ou que leur état coronaire est très fragile.
Et enfin, il y a les personnes atteintes d’une forme héréditaire d’hypercholestérolémie dite familiale hétérozygote (HeFH), dont seul 1% des 200 à 300 000 malades français est dépisté. Encore plus que les autres, elles ne parviennent pas à éliminer le cholestérol naturellement présent dans le foie, d’où des concentrations très élevées de LDL-cholestérol qui peuvent obstruer les artères. Leur risque est jusqu’à 20 fois plus grand de développer une maladie cardiovasculaire que le reste de la population.
Dr Michel Farnier, lipidologue (Point Médical, Dijon) : « Parmi celles dont le LDL-cholestérol reste élevé, il faudra en plus définir des catégories de personnes prioritaires. Pourront probablement en bénéficier celles qui ont fait un ou plusieurs accidents cardiovasculaires et ont soit un risque de récidive important, soit un risque supplémentaire comme par exemple le fait d’être diabétique ».
Les personnes dites « poly-vasculaires », seraient aussi concernées. Chez elles, l’athérosclérose a fait des dégâts à plusieurs endroits du corps, par exemple avec une atteinte coronarienne (au niveau des artères du cœur) ou carotidienne (artères du cou qui irriguent le cerveau) et une artériopathie (occlusion progressive des artères des membres inférieurs).
Globalement, ces médicaments anticholestérol font chuter le LDL cholestérol entre 50 et 65% chez les personnes déjà sous statines, qu’elles soient coronariennes (avec une maladie des artères du cœur) souffrant d’hypercholestérolémie et à haut risque cardiovasculaire, ou atteintes d’une forme héréditaire d’hypercholestérolémie familiale hétérozygote (HeFH).
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D’après un entretien avec le Dr Michel Farnier, lipidologue (Dijon), d’après des communications suivies au congrès de la société européenne de cardiologie (ESC, Londres, 30 août-2 septembre 2015)