Les cures thermales contre l’anxiété et le burn-out

Les cures thermales ne soulagent pas seulement les rhumatismes, l’asthme, les allergies respiratoires ou les problèmes dermatologiques. Les cures thermales ont aussi prouvé leur efficacité contre l’anxiété et la dépression. Et elles pourraient être utiles dans la prévention du burn-out.
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Choisir le thermalisme pour sortir de la spirale qui mène à l’épuisement

Pour l’heure, le burn-out ne fait pas partie des orientations thérapeutiques validées du thermalisme. Néanmoins, une étude (1) réalisée en Autriche sur 65 patients en burn-out professionnel modéré à sévère indique qu’après trois semaines de cure thermale, leur fatigue, leur anxiété, leur stress, leur démotivation et leur trouble du sommeil ont significativement diminué.

Des résultats toujours tangibles trois mois après la fin de la cure thermale qui demandent à être confirmés mais qui intéressent le Dr Olivier Dubois, psychiatre et directeur des thermes de Saujon, en Charentes Maritimes. Pour cause, il reçoit de plus en plus de curistes en souffrance au travail : « Nous voudrions faire de la station un centre spécialisé dans la prévention du burn-out avec une plateforme dédiée à la demande d’aide dès les premiers signes et des soins adaptés pour apprendre à gérer son stress et comprendre les mécanismes qui le sous-tendent. L’idée est de sortir les patients de la spirale qui mène à l’épuisement ». Un protocole d’expérimentation est en cours d’élaboration.

La cure thermale plus efficace qu’un psychotrope

Seul établissement thermal en France consacré uniquement aux troubles psychiques, Saujon a déjà démontré que les cures thermales pouvaient être une alternative au recours à un psychotrope. Une première étude, STOP TAG (2), menée sur 237 patients souffrant d’anxiété généralisée a révélé une efficacité supérieure de 44% de la cure thermale comparativement à un traitement de référence contre l’angoisse. Les bénéfices se vérifient un mois après la fin de la cure et persistent six mois plus tard pour deux tiers des patients.

Ils sont d’autant plus nets que l’anxiété était élevée au départ et conjuguée à un état dépressif. Une deuxième étude, SPECTh (3), destinée à mesurer l’impact d’un programme de sevrage des benzodiazépines (anxiolytiques et somnifères) chez 70 curistes qui en consommaient depuis longtemps, montre que 41% ont arrêté d’en prendre six mois après la cure et 80% ont réduit les doses de moitié. Un constat encourageant pour les 11% de patients qui en consomment régulièrement. Car on sait que, à long terme, les benzodiazépines augmentent le risque de dépendance, d’effets secondaires (chutes, confusion...) et de démence.

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Source : Entretien avec le Dr Olivier Dubois, psychiatre, médecin thermal et directeur des thermes de Saujon.
Conférence de presse « Tranquillisants, stress et fibromyalgie », organisée par l’Ecole thermale du stress de Saujon, le 12 octobre 2016 à Paris.
(1) Blasche G. : Association of spa therapy with improvement of psychological symptoms of occupational burnout, Forsch komplementmed 2010, 17:132-6
(2) Dubois O, et al. : Balneotherapy versus paroxetine in the treatment of generalized anxiety disorder, Complementary Therapies in Medicine (fév 2010) 18, 1-7
(3) Dubois O, et al. : Protocole psychoéducatif en cure thermale pour sevrage de benzodiazépines,  Annales Médico-psychologiques, Vol 173 - N° 6 - (juillet 2015) 525-530
(4) Etude réalisée par  l’unité d’épidémiologie et de biostatique Inserm Cic 1402 de l’université de Poitiers.