Elle meurt d'une overdose de caféine
Entre le café, le thé, les sodas ou encore le maté... la caféine fait partie de notre quotidien. Ce que l'on sait moins c'est qu'à forte dose elle peut être mortelle. Sophia Benning, étudiante en biomédecine à l'Université de Salford au Royaume-Uni, connaissait les effets létaux de la molécule. Ainsi, lorsque la jeune fille de 24 ans atteinte du syndrome d'Asperger a décidé de mettre fin à ses jours, elle a choisi "cette arme". Elle a commandé de la poudre de caféine sur internet y et a ingéré 3 fois la dose fatale. La jeune femme a été retrouvée sans vie le 19 mars dernier.
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Les 5 maladies mentales les plus connuesL’enquêteur chargé de l'affaire, Alan Walsh, indique dans son rapport : "Je suis coroner depuis plus de 18 ans et c'est la première mort par toxicité de caféine – une cause de décès très inhabituelle". Il ajoute "Sophia était une jeune femme très perspicace et super intelligente, soutenue par sa famille, qui a bien réussi son parcours universitaire. Elle a reçu beaucoup de soutien de la part de ces colocataires. C'est quelque chose qui mérite l'attention, car elle a reçu son diplôme à titre posthume lors de la remise des diplômes de la semaine dernière. Cela montre qu’elle était très intelligente et qu’elle était capable de faire des recherches sur des sujets comme la caféine".
Des messages inquiétants sur les réseaux
La jeune femme dépressive avait posté des messages inquiétants sur Reddit. Elle avait écrit peu avant sa mort "Je suis fatiguée de mettre un masque. J’en ai marre de sourire faussement alors que je meurs émotionnellement". Elle a également ajouté plus tard "J’agirai avant la semaine prochaine, ce lundi. Je suis prête à partir, je n’ai plus rien et je n’arrête pas de penser au suicide et à la nécessité de partir" ou encore "dernier week-end ici sur la planète terre"
En découvrant ces textes suicidaires, son petit ami s'est inquiété et a averti la famille de la dégradation de sa santé mentale. La veille de sa mort, sa sœur l'a ainsi amenée à l’hôpital où elle a parlé de ses difficultés à une infirmière spécialisée. La jeune femme qui plaisantait aussi bien avec la professionnelle que sa sœur, a été renvoyée chez elle avec la consigne de consulter pour sa dépression.
L’enquêteur a conclu "elle a caché tout ce qu'elle avait dans la tête et c'est assez étonnant qu'elle y soit parvenue avec toutes ces pensées intérieures. Je trouve cela extrêmement triste quand quelqu'un semble heureux pour le monde extérieur alors qu'il connaît ce type de souffrance".
Que faire lorsqu’un proche est suicidaire ?
Si vous remarquez qu'un proche (votre conjoint, enfant, collègue...) n'est pas bien et montre des idées suicidaires, il est important d'intervenir. En premier lieu, il faut lui en parler. Engager le dialogue avec une personne suicidaire est une étape essentielle, car l'écoute joue un rôle important face à ce mal. Il faut maintenir le lien et éviter que le proche s'isole dans sa détresse. Il est ainsi important de constituer un réseau de soutien autour de la personne suicidaire.
Il faut également l’encourager à voir un professionnel, médecin, psychologue ou psychiatre afin que ces difficultés soient prises en charge.
Il est aussi important de sécuriser les lieux. Il faut éloigner les médicaments, objets tranchants, les armes à feu et tous les objets pouvant être dangereux.
Plusieurs centres d'écoute accueillent la parole des personnes en difficulté ainsi que celles de leurs proches. Ils aident à trouver le soutien nécessaire et les solutions les plus appropriées. On peut citer entre autre : SOS Amitié (les numéros régionaux sont sur son site), Suicide Écoute (01 45 39 40 00) ou encore pour les adolescents : Fil Santé Jeunes (32 24 ou 01 44 93 30 74 depuis un portable).
Et très important : en cas de danger imminent, n’hésitez pas à appeler le SAMU au 15.
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Que faire et à qui s’adresser face à une crise suicidaire ?, Ministère des solidarités et de la santé, 9 novembre 2017