L’obésité, facteur de maladies respiratoires
Alors que l’obésité favorise, aggrave l’asthme et même perturbe le bon contrôle de la maladie, son impact est encore peu exploré dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Dans l’asthme, l’affaire est entendue : le fait d’être obèse double quasiment le risque de développer un certain type d’asthme. Bien entendu, l’obésité est un facteur d’aggravation de l’asthme en général du fait de l’existence de maladies souvent associées comme le syndrome des apnées du sommeil ou le reflux gastro-œsophagien.
Pr Alain Didier, chef de service, pneumo-allergologue (CHU de Toulouse) : « Néanmoins, tous les asthmes ne sont pas liés à la corpulence. L’obésité favorise plutôt l’apparition d’un asthme particulier dit « non-éosinophilique ». Le mécanisme passerait par une réaction exacerbée des bronches (« hyperréactivité bronchique ») due à une modification de la mécanique ventilatoire. En effet, chez la personne obèse, à l’obstruction classique des bronches s’ajoute une diminution des volumes expirés avec l’écrasement des bronchioles (prolongement des bronches) en fin d’expiration ».
Dans tous les cas, la réduction pondérale est souhaitable. Avec l’activité physique régulière, leur rôle est bénéfique sur le contrôle de l’asthme des obèses, tout particulièrement dans le cas de ce type d’asthme particulier. Pour l’asthme classique, la perte pondérale améliore uniquement la sensation à l’effort, sans que le profil de la maladie en soit modifié. Idem pour la BPCO où, à ce jour, la relation avec l’obésité n’est pas si simple. Une chose est sûre : la perte de poids agit sur l’essoufflement. Si la perte de masse grasse s’accompagne d’un gain de masse musculaire, ces malades peuvent espérer gagner en capacité respiratoire.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.
D’après des entretiens avec le Dr Juliette Foucher, service d'Hépatologie, Hôpital Haut-Lévèque Pessac (Bordeaux) et les Prs Pierre Costa, chef de service Urologie-Andrologie (Hôpital Universitaire Carémeau, Nîmes) et Alain Didier, chef de service et pneumo-allergologue (CHU de Toulouse).