IST : les préservatifs bientôt remboursés
"On pourra aller voir son médecin et on pourra avoir des préservatifs remboursés sur prescription médicale." La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé le 27 novembre 2018 au micro de France Inter qu’une marque de préservatifs serait "complètement prise en charge par l’Assurance maladie" à partir du 10 décembre prochain.
Remboursement pour les femmes et les hommes
La Haute Autorité de Santé (HAS) a en effet émis un avis favorable au remboursement d’une marque de préservatif masculin. "Cette prise en charge par l’Assurance maladie concerne les femmes comme les hommes" précise un communiqué du ministère des Solidarités et de la Santé publié le 27 novembre. Concrètement, la mesure prévoit que "la délivrance, sous forme de boîtes de 6, 12 ou 24 préservatifs, s’effectue en officine de pharmacie sur présentation d’une prescription d’un médecin ou d’une sage-femme" détaille le communiqué.
Les préservatifs concernés sont ceux de la marque EDEN, comme l'annonce son laboratoire fabricant, Majorelle, dans une lettre datée du 27 novembre 2018. Les formats classique et XL en boîte de 6 au prix public TTC de 1,30 € et en boîte de 12 au prix public TTC de 2,60 €.seront remboursés à 60%.
6000 nouveaux cas de Sida par an en France
À l’approche de la journée mondiale du Sida qui se tiendra le samedi 1er décembre 2018, cette mesure de prévention vise à améliorer la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Ces infections, dont le VIH fait partie au même titre que les hépatite s B et C, la syphilis, le gonocoque ou la chlamydiose restent actuellement très présents en France. "Aujourd'hui, nous découvrons chaque année environ 6 000 nouveaux cas [de séropositivité], notamment chez les jeunes : autour de 800 à 1 000 nouveaux cas chez des gens de moins de 25 ans, qui utilisent souvent le préservatif pour leur premier contact sexuel mais pas dans les actes suivants" a ainsi rappelé la ministre de la Santé à l’antenne de France Inter.
28% des cas de VIH détectés à un stade avancé
En plus de la prévention des IST qui passe notamment par l’utilisation de préservatifs masculins ou féminins, le dépistage de ces infections doit également occuper une place plus importante pour lutter plus efficacement contre ces maladies, selon le Bilan Epidémiologique de Santé Publique France publié le 26 novembre 2017. L’agence publique dévoile en effet qu’en 2017-2018, "28% des personnes diagnostiquées pour une infection à VIH ont découvert leur séropositivité à un stade avancé et 49% n’avaient jamais été testées auparavant". Des résultats témoins d’un dépistage précoce encore insuffisant.
Même constat pour les IST bactériennes alors que pour ces infections, un diagnostic précoce "suivi d’un traitement antibiotique conforme aux recommandations est indispensable pour interrompre leur transmission", rappelle enfin Santé Publique France.
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Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, annonce le premier préservatif masculin remboursé par l’Assurance maladie : une nouvelle étape en faveur de la prévention, Communiqué de presse du ministère des Solidarités et de la Santé, 27 novembre 2018
Infection par le VIH et IST bactériennes, Bilan épidémiologique 2017 – Santé Publique France, 26 novembre 2018