Le diabète gestationnel et la pré-éclampsie augmentent les risques d’obésité chez l’enfant
L’alimentation, l’activité physique et la génétique ne seraient pas les seuls facteurs de risques de l’obésité de l’enfant. Le déroulement de la grossesse serait aussi à scruter. Selon des chercheurs du Graduate Center de l’Université de la ville de New York (CUNY) et du New York Presbyterian Queens, il existerait un lien entre plusieurs troubles métaboliques des femmes enceintes et l’IMC de leurs enfants plus tard dans la vie.
Le diabète gestationnel et la pré-éclampsie joueraient un rôle dans l’obésité
Les chercheurs américains ont découvert que lorsqu'une mère souffre à la fois de diabète gestationnel et de pré-éclampsie, son enfant a une trajectoire de croissance qui entraîne un risque accru de surpoids.
Yonglin Melissa Huang, étudiante au Graduate Center (CUNY) et auteur principal de l’étude, explique "Les futurs parents pourraient bénéficier de nos résultats en comprenant mieux les effets du diabète gestationnel et de la pré-éclampsie sur leur enfant". Elle poursuit "Ces résultats peuvent inciter davantage les femmes enceintes et leurs soignants à travailler en étroite collaboration pour gérer et traiter ces conditions pendant la grossesse afin d’assurer à la fois la sécurité de la mère et la santé à long terme de l'enfant".
L'équipe scientifique a suivi les enfants de 356 mères de leurs 18 mois à leurs 6 ans afin de comprendre les conséquences de ces deux maladies. Les résultats ont montré que la combinaison diabète gestationnel/pré-éclampsie pendant la grossesse augmentait particulièrement les risques d’avoir un IMC élevé pendant la petite enfance - plus encore que si la maman a eu l'une ou l'autre des complications. Les chercheurs ont remarqué que les bébés nés de mères atteintes d'une seule de ces conditions, présentaient également un risque de surpoids, toutefois la tendance n’est pas aussi forte.
Diabète gestationnel, pré-éclampsie : un meilleur suivi médical nécessaire
Pour l’équipe scientifique, leurs travaux doivent inciter le personnel de santé à suivre les enfants et les mères ayant souffert de ces deux complications sur une plus longue période après l’accouchement.
"Les gynécologues obstétriciens ont de l'expérience dans la gestion du diabète gestationnel et de la pré-éclampsie, mais ils ne fournissent pas de soins aux enfants et ne contribuent pas à réduire leur risque d'obésité", précise la scientifique. Elle estime que "la coordination entre obstétriciens, endocrinologues et pédiatres pourrait aider à prévenir l'obésité infantile".
L’obésité infantile : un risque pour la santé
Selon l’assurance-maladie, 12% des élèves de grande section de maternelle étaient en surcharge pondérale en 2013 et 3,5% souffraient d’obésité. Ces taux augmentent avec l’âge des enfants. Ainsi près de 18% des petits Français sont en surpoids en CM2 et près de 4% sont obèses. Par ailleurs, environ 1 enfant sur 2 ayant des problèmes de poids à l'âge de 6 ans, continuera à en avoir en classe de troisième.
Le surpoids peut entraîner d’importants soucis de santé. Il expose les personnes concernées à plusieurs maladies, notamment cardiovasculaires, métaboliques (diabète), articulaires ou encore respiratoires. Par ailleurs, l’obésité est un facteur de risques de nombreux cancers ainsi que de décès prématuré.
Diabète gestationnel : les complications à connaître
Le diabète gestationnel correspond à taux de sucre élevé dans le sang de façon prolongée pendant une grossesse. Il disparaît après l’accouchement. Ce trouble a des conséquences chez la mère comme chez le bébé.
La maman a un risque plus élevé de faire une hypertension artérielle gravidique et une pré-éclampsie surtout en cas de surpoids, un des facteurs de risque de la maladie.
Les autres complications sont :
- un décollement du placenta ;
- des troubles de la coagulation ;
- une insuffisance rénale ;
- un accouchement prématuré ;
- un retard de croissance du fœtus ;
- un risque accru de césarienne.
Les bébés nés d’une patiente faisant du diabète de grossesse peuvent avoir un poids de naissance supérieur à 4 kg.
La pré-éclampsie : 40 000 femmes par an
La pré-éclampsie est la 2e cause de décès maternels. Cette affection de grossesse dangereuse se caractérise par une hausse de la pression artérielle (hypertension supérieure à 14/9 mmHg) après la 20e semaine d’aménorrhée et par un excès de protéines dans les urines (protéinurie : >300 mg/24h).
Les signes du trouble sont :
- des maux de tête ;
- des douleurs abdominales ;
- des troubles visuels (hypersensibilité à la lumière, taches devant les yeux...) ;
- des vomissements ;
- une diminution ou un arrêt des urines ;
- des œdèmes.
La maladie qui peut évoluer rapidement, entraîne des troubles graves, voire engager le pronostic vital.
Les complications de la pré-éclampsie sont :
- l’éclampsie : crises convulsives, pouvant être fatales pour la mère. Elles sont provoquées par une hypertension artérielle intracrânienne ;
- l'hémorragie cérébrale ;
- l’insuffisance rénale chez la mère ;
- le syndrome HELLP. Il s'agit d'une hausse de la destruction des globules rouges dans le foie (hémolyse) et une élévation des enzymes hépatiques.
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Pré-éclampsie, Inserm, 30 novembre 2018