Régime hypocalorique ou diète protéinée ?
Sommaire

Quels sont les avantages de la diète protéinée ?

Dr David Elia :

1) Dès l'initiation de ce métabolisme particulier (5 sachets par jour + légumes + compléments alimentaires + 100 grammes de vraies protéines alimentaires), les femmes n'ont plus faim, ce qui est très confortable en cas de régime. En revanche, les envies ne sont pas annulées. La composante calorique de la faim est calmée mais pas la composante plaisir, celle que l'on éprouve face à un aliment qui sent bon par exemple ou que l'on apprécie tout particulièrement par gourmandise.

2) La diète protéinée ne fatigue pas, à l'inverse parfois du régime hypocalorique qui peut être responsable d'un manque de tonus, voire de malaise, en raison de l'insuffisance calorique. La diète protéinée peut même parfois s'accompagner d'une vitalité supplémentaire.

3) La perte de poids est très rapide, avec en moyenne une perte de 10% du poids de départ en 4 semaines. Si l'on pèse 60 kg par exemple, on peut arriver à 54 kg au bout d'un mois, soit 6 kilos en moins en 4 semaines.

4) C'est probablement l'une des techniques qui préserve le mieux la masse musculaire. L'immense majorité des kilos perdus se fait au détriment de la graisse et non des muscles.

Quels sont les inconvénients de la diète protéinée ?

Dr David Elia : Il existe un inconvénient notoire qui est social et convivial. En effet, lorsqu'on suit une diète protéinée, on ne s'alimente plus de façon traditionnelle, ce qui empêche de sortir, d'aller au restaurant ou d'aller dîner chez des amis.

Cet inconvénient est modéré par le fait que la durée de cette diète est assez courte car très rapidement efficace.

Reprend-on rapidement les kilos perdus à l'arrêt ?

Dr David Elia : Oui, on reprend très vite les kilos perdus si l'on n'entame pas immédiatement la deuxième partie de la démarche. La diète protéinée est une sorte de starter qui permet d'atteindre rapidement le poids désiré, ce qui permet ensuite d'entrer dans le vif du sujet, c'est-à-dire apprendre à s'alimenter correctement, de façon équilibrée, en corrigeant ses erreurs. Sans cette seconde étape, la diète protéinée ne sert à rien, comme c'est le cas aussi avec tous les autres types de régime, y compris hypocalorique. Si une fois le poids cible atteint, on remange ' comme avant ', on reprend aussitôt du poids.

Une fois donc le poids cherché obtenu (par régime hypocalorique ou par diète protéinée), il faut repérer les erreurs alimentaires habituelles avec le médecin grâce à un bilan nutritionnel qui permet de définir le profil de chaque femme. Souvent, les femmes ne consommaient pas suffisamment de glucides lents (féculents, pâtes, riz, pommes de terre, pain) de peur de grossir. Or la part des glucides doit atteindre 50% des calories quotidiennes afin d'être suffisamment rassasié. C'est l'assaisonnement de ces glucides qui fait grossir (beurre sur le pain, parmesan sur les pâtes, sauce sur le riz…).

L'autre erreur classique est une insuffisance en protéines (viandes, volaille, poisson) : 10 à 15% de protéines ce n'est pas suffisant, il faut atteindre 25%. C'est simple, tout ce qui n'est pas glucides ni protéines appartient forcément à la catégorie des lipides (les graisses), laquelle est deux fois plus calorique et peu rassasiante.

Il n'est pas question d'instaurer un nouveau régime ni de donner des consignes très sévères qui feraient le lit de l'échec. L'objectif est de contrôler les erreurs les plus faciles à modifier. C'est le grand principe des thérapeutes : bouger ce qui est le plus facile et ne pas bouger ce qui est difficile. Les missions impossibles sont frustrantes et mènent à l'échec, d'où l'intérêt de discuter avec son médecin de ses habitudes.

Personnellement, je veille particulièrement à ce que mes patientes n'aient pas faim entre les repas. Si c'est le cas, c'est qu'elles ne consomment pas suffisamment de glucides et de protéines. Ensuite, j'insiste pour qu'elles s'accordent régulièrement des repas plaisir : par exemple 2 "repas plaisir" sur les 14 repas de la semaine. Grâce à de telles dérogations, elles n'accumulent pas de frustration et la balance ne s'en ressent pas…

* Le Dr David Elia est gynécologue, rédacteur en chef du magazine GENESIS, leader de la presse gynécologique, publie régulièrement dans les revues scientifiques et est l'auteur de plus de 35 livres grand public. Il a également créé un site internet à destination des femmes(www.docteurdavidelia.com), ainsi qu'un Podcast sur lequel ont peut l'entendre : http://david100.podemus.com

Et enfin, le Dr David Elia est membre du comité scientifique d'e-sante.

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