La légende des cerises et de l'eau
"Il ne faut pas boire avec les fruits à noyau, et surtout avec les cerises car ça fermente, ça donne mal au ventre et/ou ça le fait gonfler".
Voilà une idée qui est ancrée dans bien des têtes ! Or, il n'y a aucune raison physiologique, encore moins logique à cela.
Les fruits, qu'ils soient avec ou sans noyau, et les cerises en particulier, sont riches en eau.
En principe, on ne meurt pas de soif après en avoir mangé à la fin d'un repas. Surtout si l'on a bu de l'eau au cours de celui-ci.
Nul ne sait vraiment d'où vient cette légende qui remonte à fort longtemps et que chacun(e) tient de sa grand-mère qui elle-même l'a apprise de sa mère, etc.
Elle provient peut-être de ce que l'eau n'était pas toujours potable dans les temps anciens et qu'une coïncidence a fait que quelqu'un a bu de l'eau polluée après avoir mangé des cerises.
Mais plus certainement cette légende trouve son origine dans un excès de cerises mangées un jour par quelqu'un. Et elle s'est confortée au fil des ans grâce aux mêmes excès, fréquents !
Quand les fruits font-ils gonfler ?
En effet, il arrive que l'on ne résiste pas à acheter une livre (500 g) des premières cerises de printemps. On se les croque tout de suite, entièrement ou presque !
Alors, cet excès savoureux risque de se payer. Même chose si l'on avale plusieurs beaux abricots. Pourquoi ?
Parce ces fruits sont riches en potassium (250 mg en moyenne). Ce sel minéral joue un rôle primordial dans la transmission de l'influx nerveux, de la contraction musculaire et de l'équilibre acide/base.
De plus, il est très vite absorbé lorsqu'il arrive dans le tube digestif. Une belle quantité de potassium, celle de 500 g de cerises, risque ainsi de flanquer une certaine pagaille dans tout cet équilibre, le fonctionnement intestinal se trouvant alors très stimulé pour l'absorber.
Alors, oui, quand on mange une grosse quantité de fruits rapidement, d'un coup, on risque d'avoir le ventre gonflé ensuite.
C'est valable pour tous les fruits qui se mangent vite, sans trop les mâcher. Pour ceux aussi, genre pastèque, melon, que l'on avale sans trop y prendre garde quand il fait très chaud.
Cela n'arrive pas avec les pommes : au bout de l'une d'elles, on est rassasié(e) car il a fallu bien la mastiquer pour pouvoir l'avaler.
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Persson PG, Ahlbom A, Hellers G. Diet and inflammatory bowel disease: a case control study. Epidemiology 1992; 3:47-52.