Cocorico, cocorico, cocorico !
Le "repas gastronomique des Français" a été inscrit mardi 16 novembre au patrimoine immatériel de l'humanité par un comité intergouvernemental de l'Unesco réuni à Nairobi.
A l’initiative de différents grands chefs (Bocuse, Ducasse, Troisgros, Guérard etc.), de chercheurs, de gastronomes, une mission avait été formée, il y a 2 ans, présidée par Jean-Robert Pitte, pour que la gastronomie française figure dans la « liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ».
Notre Président actuel de la République, bien que à l’inverse de son prédécesseur il soit plutôt côté régime /sport que repas gastronomique, avait trouvé l’idée heureuse et donné du corps officiel à cette mission. Le dossier « Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires » avait ensuite été très sérieusement monté et fait l’objet d’un rapport au Sénat par Catherine Dumas.
Bien que beaucoup doutaient de son succès (en 2005 l’UNESCO avait rejeté une demande semblable venant du Mexique), voilà qui est chose faite et c’est la première fois qu’une gastronomie figure au patrimoine de l’humanité. Et c’est la française.
Ou plutôt « le repas gastronomique français » qui se caractérise par ses séquences : entrées, plats, fromages et desserts, servi à table avec une adéquation entre les mets et les vins et un attachement à la présentation. A ce propos, le Comité de l’UNESCO note que cela relève d’une
"pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes" ;
qu’« il s’agit d’un repas festif dont les convives pratiquent, pour cette occasion, l’art du ‘bien manger’ et du ‘bien boire’», comprenant un «choix attentif des mets parmi un corpus de recettes qui ne cesse de s’enrichir ;
l’achat de bons produits, de préférence locaux (…) ; le mariage entre mets et vins ; la décoration de la table ; (ou encore) une gestuelle spécifique pendant la dégustation».
Enfin, «des personnes reconnues comme étant des gastronomes, qui possèdent une connaissance approfondie de la tradition et en préservent la mémoire, veillent à la pratique vivante des rites et contribuent ainsi à leur transmission orale et/ou écrite, aux jeunes générations en particulier.
Le repas gastronomique resserre le cercle familial et amical et, plus généralement, renforce les liens sociaux.»
Voilà donc notre cuisine, les produits sans lesquels elle ne pourrait exister et les arts de la table magnifiquement protégés puisqu’ils font désormais partie du patrimoine mondial.
Les Chefs vont être contents ! Mais il faut surtout espérer que cela va redonner de l’espoir à tous les petits producteurs français qui se battent pour subsister contre l’agriculture et l’élevage intensifs.
Et j’espère aussi que l’on va se remettre vraiment à table, ne plus grignoter n’importe quoi dans la rue… mais ça, c’est une autre affaire !
Paule
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