Comment le plaisir vient aux femmes ?
De nombreuses jeunes filles sont extrêmement déçues, au tout début de leur vie sexuelle, de s'apercevoir que ce plaisir vaginal qu'elles imaginaient naturel ne se manifeste pas. Une fois la douleur éventuelle due à la défloration, aucune sensation particulière de plaisir n'apparaît. Parallèlement, ces mêmes jeunes filles éprouvent facilement des sensations clitoridiennes voluptueuses, pouvant les mener jusqu'à l'orgasme.
Pourquoi un tel décalage ?
Il s'explique par les histoires naturelles très différentes du clitoris et du vagin. Le clitoris, organe externe, est exposé dès la naissance à des contacts : celui de l'eau lors du bain, des lingettes lors de la toilette, des frottements sur les vêtements, et souvent aussi, au contact manuel de la petite fille elle-même. En effet, nombreuses sont celles qui, dès deux ans, explorent l'agrément lié à la stimulation de leur zone génitale. Ces sensations n'ont pas de signification sexuelle au sens où l'entendraient les adultes. C'est tout simplement agréable pour elles et ces fillettes peuvent avoir du mal à comprendre les réprimandes de leurs parents quand elles touchent leur clitoris. (Il convient pourtant de faire remarquer qu'il s'agit d'un acte intime, qui ne se pratique pas en public !)
De son côté, le vagin, lui, reste naturellement quasi vierge jusqu'au premier rapport sexuel. Il peut cependant être " visité " par un ou plusieurs tampons pendant les règles, tampons dont l'introduction ne représentera pas spécialement un contact plaisant. Le résultat de cette histoire est que le vagin, lors du premier rapport sexuel débute seulement sa vie sensorielle. Il naît aux sensations lors des premières caresses qui sont la plupart du temps le contact avec le pénis de son amoureux. Il est alors très novice, ce qui explique l'absence de plaisir des débuts de la vie sexuelle. C'est le début d'un apprentissage et le vagin féminin a besoin de temps pour s'érotiser. Le clitoris, lui, ayant vécu plus de contacts sera plus vite accessible au plaisir. Il a sa petite expérience de vie.
Ainsi, le temps est pour la sexualité féminine un ami que l'on oublie trop souvent. Le « tout tout de suite » est impossible au corps, quand il s'agit du plaisir sexuel féminin. L'idée que tout le plaisir orgasmique devrait immédiatement survenir, même sans expérience et sans apprentissage, est une idée toxique et ne sert qu'à bloquer un corps qui ne va même plus se sentir apte à profiter du temps pour apprendre. Et c'est dommage, car les chemins de découverte de soi et de sa propre sensualité peuvent être aussi intéressants que le plaisir de l'orgasme lui-même
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