Quels sont les risques d'un complément en testostérone ?
Dr de Goursac : Il semblerait qu'il n'y ait pas d'effets indésirables selon le Pr Legros. Les contre-indications à la testostérone sont les apnées du sommeil ou tout trouble respiratoire important, les antécédents de cancer de la prostate, les antécédents de cancer mammaire chez l'homme (c'est très rare mais ça existe), l’hypertrophie prostatique (augmentation du volume de la prostate), et les troubles psychiatriques graves
Quels effets attendre d'un complément en testostérone ?
Dr de Goursac : Selon une étude européenne de grande envergure, exposée par le Pr Legros et menée chez des personnes de plus de 60 ans complémentées en testostérone (80, 160 ou 240 mg/jour, ou placebo), cette hormone augmente la densité osseuse au niveau des hanches, augmente la masse musculaire d'1 à 2 kilos, diminue la masse grasse, et notamment l'obésité viscérale (connue pour être associée à l’hypercholestérolémie, au diabète de type 2 et à l'hypertension), L'effet est proportionnel pour la masse grasse et la masse musculaire, c'est-à-dire que plus on augmente le taux de testostérone, plus on diminue la masse grasse et plus on augmente la masse musculaire. En revanche, pour la sexualité, il existe un effet seuil. Une fois celui-ci atteint, on ne peut aller plus loin. Les hommes qui prennent de la testostérone essentiellement pour leur sexualité n'ont donc pas besoin de forts dosages. »
Attention, une supplémentation en testostérone chez un homme en surpoids peut revenir à augmenter les estrogènes, hormones sexuelles féminines. En effet, les cellules graisseuses utilisent la testostérone pour la transformer en estrogènes (par aromatisation selon chaque capital génétique), ce qui fait qu'une supplémentation ne peut se faire qu'en dosant aussi bien la testostérone que les œstrogènes. Pour en revenir à la prostate, le Pr Legros nous rappelle que les androgènes, dont la testostérone, n'induisent pas de cancer de la prostate, mais peuvent accélérer son développement s'il existe déjà. Pour au moins se prémunir contre une évolution d'un cancer de la prostate préexistant, il est nécessaire de réaliser un dosage enzymatique de la prostate (PSA), ainsi qu'une numération de formule sanguine avant la mise en place d'une complémentation, puis tous les 3 mois au début et ensuite tous les 6 mois. Ces informations restent cependant à confirmer par de nouvelles études. Les bénéfices et les risques attendus d’un complément en testostérone restent encore mal connus actuellement.
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