Un premier traitement disponible
En parallèle à cette augmentation actuelle –subjective- de la maladie de Lapeyronie, des stratégies thérapeutiques apparaissent. L’efficacité de ondes de choc (afin de rompre les plaques par endroit) dans la stabilisation de la maladie demande encore à être évaluée par des essais cliniques. Mais l’arsenal thérapeutique, à ce jour assez limité dans l’efficacité, inclut désormais une enzyme qui détruit spécifiquement le collagène à l’origine des plaques ; il s’agit d’une « collagénase » issue de la bactérie Clostridium histolyticum*.
Ce nouveau venu (non remboursé) déjà validé depuis deux ans dans la maladie de Dupuytren, s’injecte dans la zone de fibrose à raison de une à huit injections. Le plus souvent trois à quatre injections en moyenne suffisent, pratiquées à un mois d’intervalle. Il faut leur associer du stretching ou l’utilisation d’un « vacuum » (dispositif d’aspiration) quelques jours après et ce jusqu’à la prochaine injection.
Il s’agit du premier traitement ayant une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans la maladie de Lapeyronie avec une courbure supérieure à 30 degrés. Cette collagénase peut s’employer en première intention, en cas de maladie gênante et stabilisée, c’est-à-dire au moins un an après le début des symptômes cliniques.
Dr Antoine Faix : « Sans pour autant guérir la maladie, la réduction moyenne de l’angle de courbure de la verge obtenue avec ce nouveau médicament approche 20 degrés chez les hommes qui répondent au traitement, soit 60 à 70% d’entre eux. Cela leur permet de retrouver une qualité de vie et une vie sexuelle acceptable pour certains, voire éventuellement d’améliorer la situation pour un acte chirurgical moins invasif. Ce premier traitement avec AMM va donc sensiblement changer la stratégie de la maladie de Lapeyronie stabilisée et permettre d’améliorer le pronostic sexuel de ses hommes, souvent psychologiquement très marqués compte tenu de l’importance du handicap ».
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D’après un entretien avec le Dr Antoine Faix, chirurgien urologue et sexologue, responsable du Comité d’Andrologie et de Médecine Sexuelle de l’Association Française d’Urologie (AFU), au congrès de l’AFU 2016 (Paris).