Nourrisson, enfant ou adolescent… à chacun sa dose de vitamine D
Les ampoules de vitamine D ont remplacé l’historique huile de foie de morue. Elles sont délivrées sur prescription médicale. Elles contiennent de la vitamine D3 naturelle, obtenue à partir de la graisse de la laine de mouton (lanoline). Les recommandations françaises ont été formulées par le Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie (4) :
- Nourrissons (0-18 mois inclus) : La supplémentation en vitamine D est systématique et quotidienne jusqu’à l’âge de 18 mois. Elle est de 1000 à 1200 UI/j (unités internationales par jour) chez les nourrissons recevant un lait de vache non enrichi en vitamine D et ceux qui sont allaités en raison de la faible teneur en vitamine D du lait de femme. Pour ceux qui reçoivent un lait enrichi en vitamine D, le complément est de 600 à 800 UI/j.
- Enfants de 19 mois à 5 ans : Ils doivent tous sans distinction recevoir deux doses de 80 000 ou 100 000 UI, l’une en novembre, l’autre en février.
- Enfants et adolescents de 10 à 18 ans : deux doses de 80 000 ou 100 000 UI, l’une en novembre, l’autre en février, jusqu’à la fin de la croissance.
Il n’y a aucun risque de surdosage si l’on suit ces consignes.
Pr Turck : « Plutôt que deux fois par an, il peut être justifié, après étude au cas par cas, de poursuivre la supplémentation toute l’année chez l’enfant de 1 à 5 ans et chez l’adolescent, et de la maintenir entre 5 et 10 ans en présence d’un risque particulier : forte pigmentation cutanée, absence d’exposition au soleil estival, affection dermatologique empêchant cette exposition, port de vêtements très couvrants en période estivale, malabsorption digestive, cholestase/anomalie de l’écoulement de la bile, insuffisance rénale, syndrome néphrotique/fonctionnement anormal du rein, certains traitements comme l’antibiotique rifampicine et les traitements antiépileptiques phénobarbital et phénytoïne, régime végétalien ».
Déficit en vitamine D, quelles sont les normes ?
Pour bien comprendre les analyses effectuées en laboratoire : concernant la vitamine D, que l’on soit enfant ou adulte, la norme de « 25-hydroxy-vitamine D » utilisée par de nombreux laboratoires d’analyses médicales est 30 ng/mL. Or, les effets délétères sur la minéralisation osseuse ne s’observent avec certitude qu’en dessous de 20 ng/mL. C’est pourquoi, la norme chez l’enfant est d’atteindre au moins 20 ng/mL (ou 50 nmol/L).
Pr Turck : « Avec les déficits en vitamine D, se fier aux signes cliniques c’est arriver trop tard, au stade de rachitisme. C’est pourquoi tout enfant en dessous des normes de 25-hydroxy-vitamine D doit être supplémenté ; une supplémentation qui doit être d’ailleurs systématique, sauf entre 5 et 10 ans par manque de données dans cette tranche d’âges.
La réalisation d’un dosage en 25-hydroxy-vitamine D est réservée aux enfants souffrant de pathologies chroniques pouvant interférer avec l’apport en vitamine D (absence d’exposition au soleil, malabsorption de la vitamine D, cholestase, insuffisance pancréatique). Entre l’âge de 5 et 10 ans, plus que des signes cliniques, ce serait plutôt un mode de vie particulier qui pourrait alerter à propos d’un déficit : consommation quasi nulle de produits laitiers, faible exposition à l’ensoleillement ».
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D’après un entretien avec le Pr Dominique Turck, chef de service de gastroentérologie pédiatrique à l'Hôpital Jeanne de Flandre (Lille), membre du Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie