Gynécologie : l'anneau vaginal contre la sécheresse intime et les règles trimestrielles
Estring®, un premier anneau vaginal contre la sécheresse vaginale
Après 50 ans, en péri-ménopause et a fortiori après la ménopause, l’arrêt de la sécrétion de certaines hormones (œstrogènes), associé au vieillissement des tissus, entraîne progressivement une perte de volume et de taille (atrophie) de la vulve et du vagin. Parmi les femmes entre 45 et 75 ans, près de 40% rapportent des signes d’atrophie vaginale avec une sécheresse vaginale (vulvo-vaginale) pour 55% d’entre elles, une douleur lors des rapports sexuels chez 44% (dyspareunie), une irritation chez 37% et un impact sur la sexualité chez 60% (1). Un cercle vicieux car l’inactivité sexuelle concourt à l’atrophie vaginale.
L’ensemble de ces symptômes s’appelle dans le jargon médical "Syndrome Génito-Urinaire de la Ménopause" car les symptômes urinaires (envie fréquente d’uriner/pollakiurie, cystites, incontinence) sont provoqués eux-aussi par un déficit local en œstrogènes. Pour y remédier, en plus des lubrifiants longue durée (acide hyaluronique) et des œstrogènes locaux (ovules et crème à l’estriol ou au promestriène), une troisième solution sera disponible à l’automne 2016 sur prescription médicale : le premier anneau vaginal qui diffuse de l’estradiol pendant 90 jours.
Dr Brigitte Letombe, praticien hospitalier en gynécologie médicale et médecine de la reproduction, au CHRU Jeanne de Flandre (Lille) : « Ce système de diffusion vaginale libère en continu un œstrogène peu dosé. Sur le modèle de l’anneau contraceptif, la femme l’insère elle-même dans le tiers supérieur du vagin et le laisse en place pendant trois mois. Une solution plus durable et pratique pour celles qui ressentent des symptômes locaux, au niveau de la sphère génito-urinaire. L’anneau vaginal pourra aussi être un complément chez celles qui sont déjà sous œstrogènes par voie générale à faible posologie ("traitement hormonal de la ménopause") mais qui ne préfèrent ou ne peuvent pas augmenter les doses (tension mammaire, par exemple) en dépit de symptômes persistants au niveau génito-urinaire. A partir du moment où l’anneau vaginal a permis la reprise d’une sexualité régulière, il n’a pas nécessité à être poursuivi si le rythme de l’activité sexuelle persiste ».
Les principales contre-indications sont un cancer hormono-dépendant (sein), un accident thromboembolique veineux ou artériel (infarctus du myocarde etc.). Il est possible que la femme sente l’anneau de silicone (diamètre de 5,5 cm) dans les premiers temps. S’il se déplace, elle peut le remettre en position avec les doigts simplement. Il peut être retiré le temps d’un rapport sexuel.
Estring®-au prix d’une trentaine d’euros par trimestre- ne sera pas remboursable.
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D’après un entretien avec le Dr Brigitte Letombe, praticien hospitalier en gynécologie médicale et médecine de la reproduction, au CHRU Jeanne de Flandre (Lille)