La junk food vous rend gros… et bête !

Manger de la junk food pendant une semaine altère vos fonctions cérébrales, selon une nouvelle étude scientifique. De plus, ce régime occidental riche en sucres et en gras encourage les personnes minces et en bonne santé à manger plus.
© Istock

Hamburgers, bonbons, chips, gâteaux, plats préparés… le régime occidental est très riche en gras et en sucres ajoutés. S’il n’est plus un secret que ces habitudes alimentaires font grossir, une nouvelle étude vient de découvrir que cela impactait aussi le cerveau

Les chercheurs de l'Université Macquarie à Sydney ont découvert qu'après sept jours de junk food, les volontaires dans la vingtaine obtenaient de moins bons résultats aux tests de mémoire et trouvaient la malbouffe plus appétissante immédiatement après avoir terminé un repas.

La malbouffe : un cercle vicieux pour le cerveau

Les scientifiques avancent qu’après avoir consommé des mets trop gras et trop sucrés, les gens ont plus de difficultés à réguler leur appétit, car ce régime perturbe la région du cerveau contrôlant la mémoire et la motivation, appelée hippocampe.

Richard Stevenson, professeur de psychologie à l'Université Macquarie, explique "Après une semaine de régime occidental, les aliments appétissants tels que les snacks et le chocolat deviennent plus désirables lorsque vous êtes rassasiés". Il poursuit "il est alors plus difficile de résister, vous amenant à manger plus, ce qui à son tour génère plus de dommages à l'hippocampe. C’est le cercle vicieux de la suralimentation."

La mémoire aussi impactée

Pour tester les effets de la malbouffe sur les humains, l’équipe scientifique a réuni 110 participants âgés de 20 à 23 ans en bonne santé. La moitié a suivi pendant une semaine un régime occidental faisant la part belle aux gaufres et au fast food tandis que l’autre partie du groupe avait une alimentation équilibrée

Après le petit-déjeuner du premier jour de l'expérience, les volontaires ont fait un test de mémoire. Ils ont aussi noté des aliments riches en sucres comme des céréales très sucrées (Frosties et Froot Loops) en fonction de leurs préférences puis mangé ceux qu’ils voulaient. 

Le professeur Richard Stevenson indique “Plus les gens minces qui suivaient le régime occidental, trouvaient la nourriture sucrée appétissante alors qu’ils étaient rassasiés, plus ils avaient un score affaibli au test de la fonction mnésique (mémoire)”. Ainsi, la malbouffe impacterait aussi bien le comportement alimentaire que la mémoire. Par ailleurs, son effet semble rapide puisque les premières conséquences sur l’hippocampe sont observées au bout d’une semaine seulement de régime déséquilibré.


Malbouffe : besoin d’une réglementation comme le tabac ?

Après ses travaux, l’expert estime que les gouvernements seront obligés de mettre en place des réglementations sur l'alimentation transformée, tout comme ils ont dû le faire pour le tabac.

Il assure "Démontrer que les aliments transformés peuvent conduire à des déficiences cognitives qui affectent l'appétit et servent à favoriser la suralimentation chez des jeunes en bonne santé devrait être une conclusion inquiétante pour tout le monde". Il conclut qu’il faut prendre conscience “qu'un régime de style occidental peut générer des déficiences cognitives qui sapent le contrôle de l'appétit et ouvre alors progressivement la voie à d'autres effets".

En effet, un régime donnant une trop grande part au gras et au sucre contribue aussi à développer d’importants soucis de santé comme l’obésité et le diabète. Dans de précédentes recherches, la malbouffe a aussi été liée à de nombreux cancers.

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Source : Hippocampal-dependent appetitive control is impaired by experimental exposure to a Western-style diet, The Royal Society, 19 février 2020
Researchers find a western-style diet can impair brain function, The Guardian, 19 février 2020