L’alimentation bio réduirait de 25% le risque de cancer
Cap sur le bio. Une vaste étude épidémiologique menée par des chercheurs français de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) et de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) publiée le 22 octobre 2018 dans le JAMA Internal Medicine annonce avoir trouvé un lien entre la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique et l’abaissement du risque de cancer.
Un risque inférieur de 25% pour les adeptes du bio
Cette étude s’appuie sur un groupe de travail national appelé NutriNet-Santé qui rassemble plus de 278 000 volontaires depuis 2009 et qui vise à analyser les liens entre nutrition et santé. Pour cette recherche, les scientifiques ont récolté via des questionnaires en ligne des données sur les habitudes alimentaires, le mode de vie, l’état de santé ou encore l’activité physique de 68 946 adultes n’ayant jamais eu de cancer au moment du recrutement (décembre 2016). Ils les ont suivis en moyenne pendant 4,56 ans, durée au cours de laquelle 1 340 cas de cancer ont été diagnostiqués : principalement des cancers du sein, des cancers de la prostate, des cancers de la peau, des cancers colorectaux et des lymphomes. Résultat : une consommation importante d’aliments biologiques est associée à un risque moins élevé de cancer du sein survenant après la ménopause et de lymphomes. Plus précisément, les adeptes du bio présentent un risque inférieur de 25% de développer ce type de cancer par rapport aux autres consommateurs.
Les pesticides suspectés
Comment expliquer ces résultats ? Par la limitation des quantités de pesticides dans les aliments biologiques, avancent les chercheurs. Ces produits chimiques sont en effet accusés d’endommager la structure de l’ADN et de perturber le fonctionnement des organes sécréteurs d’hormones, des propriétés qui jouent un rôle dans le développement de cancers.
Le prix du bio reste un obstacle majeur
Pour le moment, ces premiers résultats ne font été que de simples liens de corrélation, sans démontrer de relation de cause à effet entre l’alimentation biologique et le risque de cancer. Pour confirmer ces résultats et les affiner, de plus amples travaux seront nécessaires. Mais "bien que les résultats de l’étude doivent être confirmés, promouvoir la consommation d’aliments biologiques dans la population générale pourrait être une stratégie de prévention prometteuse contre le cancer" notent toutefois les auteurs de l’étude. Principale ombre au tableau : le prix du biologique, plus élevé que celui des aliments conventionnels, qui "constitue un obstacle majeur à l’achat d’aliments biologiques" déplore enfin les chercheurs.
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