Sida : la circoncision est une solution complémentaire et non substitutive au préservatif !!

La promotion par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de la circoncision comme arme supplémentaire dans la lutte contre le sida entraîne, selon le Conseil national du sida, plus de confusion que de bénéfice. La circoncision diminue le risque de transmission du sida de la femme vers l'homme, mais ne l'annule pas. Le préservatif et les autres mesures préventives ne doivent donc surtout pas être abandonnés !
© Istock

Promotion glissante de la circoncision

Les résultats de trois études réalisées en Afrique ayant montré une diminution de plus de la moitié du risque de transmission du virus du sida de la femme à l'homme circoncis, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Onusida ont décidé d'ajouter la circoncision aux mesures préventives. Mais le message à promouvoir n'est pas si simple et a finalement été largement perçu comme une solution miracle et unique contre le sida. Le Conseil national du sida (CNS) met en garde contre les risques et les dérives possibles autour de la promotion de la circoncision comme arme anti-sida.

Risques et dérives de la circoncision

  • La circoncision ne doit être encouragée que si elle est réalisée dans de bonnes conditions sanitaires… ce qui n'est pas toujours le cas.
  • La circoncision ne protège pas complètement les hommes du risque de transmission du virus du sida. Elle diminue seulement les risques, ce qui fait que les autres moyens préventifs restent indispensables : préservatif, fidélité, abstinence… Or les hommes circoncis risquent d'avoir moins recours au préservatif.
  • La circoncision ne diminue pas directement les risques de contamination chez la femme. Et concernant les rapports sexuels entre hommes, les données scientifiques sont manquantes.
  • Les hommes nouvellement circoncis peuvent avoir tendance à augmenter la fréquence de leurs rapports, comme cela a été observé en Ouganda, à Rakai.
  • La circoncision n'est pas souhaitable pour les hommes déjà infectés. Un dépistage doit donc être proposé avant, avec risque de tests obligatoires, de discrimination…
  • Une politique de circoncision risque de se faire au détriment de l'accès aux traitements, car moins coûteuse, sans oublier le manque de personnel médical dans les pays en développement, et notamment en Afrique où plus de 25 millions de personnes sont séropositives.
  • Et enfin, la promotion de la circoncision ne s'adresse qu'aux seuls pays où le taux d'infection est très élevé et où l'utilisation du préservatif reste très limitée. Le CNS précise très clairement que ce moyen ne concerne pas les pays tels que la France ou les Etats-Unis ! Seul le port du préservatif protège efficacement du virus du sida !
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