Tourisme sexuel : deux à trois millions d'enfants, peut-être plus...
Combien sont-ils ? Deux millions, trois millions, peut-être plus, ces enfants des pays pauvres victimes de l'exploitation sexuelle, et qui garderont toute leur vie de graves séquelles psychologiques et physiques, sans parler de la contamination par le virus du sida. Pour Carole Bouquet, militante des droits de l'enfant avec l'association la Voix de l'enfant, « ce n'est pas une fatalité », il faut relancer la lutte contre le tourisme sexuel.
Comment ? Tout d'abord en intensifiant la mise en oeuvre des procédures de répression vis-à-vis des ressortissants français. En effet, si la France peut poursuivre ses ressortissants ou résidents ayant commis des crimes à l'étranger contre des mineurs, sur le principe d'extraterritorialité, les procès restent à ce jour rares : cinq procès depuis 1994. Il est nécessaire de mobiliser tous les acteurs de cette chaîne, du signalement au jugement. En renforçant la coopération avec des pays où se déroule le tourisme sexuel, il devrait être possible d'encourager les autorités locales à signaler les suspects pédophiles.Cette coopération doit être bilatérale et préférentiellement orientée vers les pays moins avancés dans ce combat : Egypte, Sénégal, Maroc, Brésil, Cambodge, Inde Une telle démarche pourrait se généraliser dans les 25 pays de l'Union européenne.
Ce n'est pas tout. Les professionnels du tourisme pourraient s'impliquer encore davantage pour sensibiliser les touristes avant leur départ, par exemple en incluant un rappel de la loi sur les billets d'avion.En amont cette fois, il est important de renforcer l'éducation sexuelle à l'école.
Reste à espérer que ces mesures puissent être rapidement mises en oeuvre. Rappelons que les touristes sexuels proviennent surtout d'Europe, du Japon, des Etats-Unis et d'Australie.
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