Additifs alimentaires : les pièges à éviter
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Quels sont les pièges que le consommateur peut facilement éviter ?

Anne-Laure Denans : Je recommande aux consommateurs de recourir à des produits les plus bruts possible. Ensuite, de faire les meilleurs choix en connaissance de cause.

Les fabricants sont obligés de mentionner les additifs dans la liste des ingrédients. Ils sont contraints soit d’indiquer le code de chaque additif par la lettre « E » suivi de 3 chiffres, soit d’indiquer le nom chimique de la molécule, ce qui est plus perturbant pour les consommateurs (but parfois recherché, d’où l’intérêt de connaitre certains noms chimiques), mais encore aujourd’hui c’est le code E avec chiffres qui prédomine. En lisant attentivement les étiquettes, on peut ainsi essayer de choisir les produits qui contiennent le moins d’additifs (donc les moins transformés) et/ou ceux qui contiennent les moins mauvais pour la santé.

Notre guide, réalisé en collaboration avec le collectif lanutrition.fr, une équipe de journalistes scientifiques spécialisés dans ce domaine, est basé sur la science. Plus de 150 publications de différents journaux de renoms et d’instances européennes ont été examinées. Au total, sur les 338 additifs autorisés en Europe, 90 ont été identifiés et répertoriés dans ce guide, dont 1 sur 4 pourrait potentiellement poser problème pour la santé.

Nous avons voulu apporter une source fiable d’informations aux consommateurs et vulgariser les dossiers scientifiques pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Les données ont été simplifiées pour qu’en quelques secondes le lecteur puisse savoir si tel ou tel additif peut poser un problème pour sa santé, via un code couleur :

  • rouge : à éviter,
  • orange : à éviter dans certaines circonstances,
  • gris : douteux,
  • vert : sans problème mais à consommer avec modération, car si aucun problème n’a été répertorié ce n’est qu’en l’état actuel des connaissances.

Mais attention de ne pas tomber dans la psychose ! En effet, il faut bien comprendre que ce n’est pas parce qu’on consomme occasionnellement un additif à code rouge que l’on va avoir les problèmes de santé évoqués dans le guide, lesquels ont le plus souvent été déterminés à partir d’expérimentations sur l’animal. Il s’agit de respecter un principe de précaution par rapport à la consommation démesurée de ces additifs. Il n’y a pas des additifs partout et certaines entreprises font vraiment attention à choisir des additifs dénués de suspicions d’effets sur la santé. Ce sont leurs produits qu’il faut choisir en priorité.

Ma volonté n’est pas d’effrayer les gens qui consomment un produit avec additif, mais de les aider à éviter les expositions régulières. Il n’y a pas de problème à manger les bonbons de sa marque préférée même si elle contient un additif de code rouge si c’est de façon occasionnelle, mais c’est aussi une ouverture pour changer de marque ou changer ses habitudes grâce à une meilleure information.

Les produits bio contiennent-ils eux aussi des additifs ?

Anne-Laure Denans : Les produits bio ne sont pas totalement dénués d’additifs, mais ils en contiennent beaucoup moins et peu d’entre eux seraient potentiellement problématiques. Sur les 50 additifs autorisés dans les produits bio, seulement 7 pourraient potentiellement poser problème pour la santé. Il est donc ici plus facile et plus sain de manger bio…

À lire

Anne-Laure Denans et la Nutrition, Le Nouveau Guide des additifs. Ceux qui sont sûrs, ceux qui ne le sont pas, Editions Thierry Souccar.

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Source : Interview d’Anne-Laure Denans, docteur en pharmacie, spécialiste en nutrition et auteur du livre « Le Nouveau Guide des additifs » aux Editions Thierry Souccar.