Les édulcorants : poisons ou protecteurs ?
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Édulcorants : sucralose, le nouveau chouchou

Le sucralose est chimiquement extrait du sucre grâce à un procédé appelé chloration. Son pouvoir sucrant est de 400 à 600 et il supporte très bien la chaleur.

Découvert en 1976, il ne fut commercialisé qu’en 2004, après avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires.

Un grand nombre d’études, essentiellement conduites sur des animaux, ont dégagé le sucralose de toute toxicité et d’influence sur le métabolisme du glucose.

Mais une équipe de chercheurs américains, Susan S. Schiffmana et Kristina I. Rotherb, a tiré la sonnette d’alarme en 2013, montrant que, chez les humains, le sucralose, quand il est chauffé, dégage des molécules cancérigènes.

Le sucralose se trouve maintenant dans de nombreux produits de l’industrie agroalimentaire. C’est aussi l’édulcorant de table le plus employé aux États-Unis. En France, la marque Canderel l’a substitué à l’aspartame. Pepsi Cola a récemment annoncé que le sucralose serait désormais l’édulcorant de ses boissons light.

Mais on attend d’autres études sur le sucralose, réalisées sur des humains par des chercheurs indépendants et non plus par les laboratoires qui le fabriquent.

Édulcorants : la stévia

La stévia est une plante originaire de l’Amérique du Sud. Ses feuilles contiennent des molécules, appelées stévioside et rébaudioside, qui ont un pouvoir sucrant de 100 à 300 fois celui du sucre.

Les molécules sucrantes de la stévia ont été détectées dans les années 30 par des chimistes français, puis isolées, étudiées, autorisées, industrialisées et commercialisées au Japon dans les années 60/70.

Objet de grosses bagarres industrielles (les fabricants d’édulcorants intenses ne l’appréciant pas vraiment), la stévia n’a été autorisée aux États-Unis qu’en 2008 et en 2010 en Europe comme édulcorant de table et comme additif dans les produits et boissons industriels.

Du fait qu’elle provient d’une plante, la stévia a une image d’édulcorant naturel bien que ses feuilles soient chimiquement traitées pour en extraire les molécules sucrantes. Par ailleurs, la plante elle-même a été manipulée génétiquement afin d’atténuer une certaine amertume et surtout une saveur de réglisse qui étaient un sérieux frein à l’utilisation de la stévia.

De nombreuses études ont démontré l’innocuité de la stévia tandis que d’autres ont décelé sa toxicité sur des animaux mais à de très fortes doses.

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Source : John Olney et al., « Increasing brain tumor rates: is there a link to aspartame? », Journal Neuropathology and Experimental Neurology, vol. 55,‎ 1996, p. 1115-1123.
Cesare Maltoni Cancer Research Center of the European Ramazzini Foundation (CMCRC/ERF) ; Soffritti M et al., First experimental demonstration of the multipotential carcinogenic effects of aspartame administered in the feed to Sprague-Dawley rats. ; Environ Health Perspect. 2006 Mar; 114(3):379-85.
Halldorsson TI et al., “Intake of artificially sweetened soft drinks and risk of preterm delivery : a prospective cohort study in 59,334 Danish pregnant women”. Am J Clin Nutr. 2010 Sep ;92(3) :626-33.
Susan S. Schiffman et al., Sucralose, A Synthetic Organochlorine Sweetener: Overview Of Biological Issues. Journal of Toxicology and Environmental Health, Part B. Vol. 16, Iss. 7, 2013.
Anses, https://www.anses.fr/sites/default/files/documents/NUT2011sa0161Ra.pdf.