Endométriose : elle pourrait être soignée par un traitement antibiotique
A l’échelle mondiale, 10 % des femmes et des filles en âge de procréer sont touchées par l’endométriose soit 190 millions de personnes.
Complexe à traiter et douloureuse pour les femmes qui en souffrent, l’endométriose se caractérise par le développement de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Ceci provoque une inflammation et la formation de tissu cicatriciel dans la région pelvienne notamment.
Des symptômes douloureux
Sur son site Internet, l’OMS précise les différents symptômes qui peuvent être ressentis du fait de cette affection : « Cette maladie chronique est associée à des douleurs aiguës et perturbantes au moment des règles, pendant les rapports sexuels et au moment de déféquer et/ou d’uriner, à des douleurs pelviennes chroniques, des ballonnements, des nausées et de la fatigue, et parfois à une dépression, de l’angoisse et une infertilité. »
La Haute Autorité de Santé préconise pour le diagnostic de commencer par une échographie pelvienne. En deuxième intention, une IRM peut être proposée à la patiente.
Peu de traitements existent
Nous disposons à ce jour que peu de connaissances sur le sujet puisque cette maladie a été reconnue comme une affection longue durée par un vote de l’Assemblée Nationale en janvier 2022 seulement.
De ce fait, nous sommes en mesure de calmer simplement les symptômes de l’endométriose via la prescription de certains médicaments, une alimentation anti-inflammatoire, la pratique de certaines activités physiques comme le yoga ou la relaxation ou encore par des séances de kinésithérapie.
Lorsque la douleur devient insupportable pour les femmes, il est possible d’avoir recours à une opération de chirurgie. Mais ici, la chirurgie n’intervient qu’en dernière intention, quand toutes les options thérapeutiques ont été testées comme le précise l’Association française de lutte contre l’endométriose.
L’origine de l’endométriose pourrait être bactérienne
Une étude japonaise récente révèle que l’endométriose pourrait être à l’origine d’une bactérie appelée Fusobacterium. Ceci supposerait donc également qu’elle puisse être traitée par des antibiotiques.
Sur un panel d’une trentaine de femmes dont la moitié souffrant d’endométriose, les chercheurs ont réalisé des prélèvements de tissu de l’endomètre. Ils ont ainsi identifié la présence anormale d’un gène, TAGLN, chez les femmes de leur panel souffrant d’endométriose. Ce gène est le produit d’une protéine, TGF-bêta, qui entraîne les cellules à se multiplier et se placer sur les tissus de l’endomètre.
« Nous avons fait l’hypothèse que l’abondance du TGF-bêta dans le micro-environnement de l’endomètre pourrait être associée à une infection bactérienne causant cette inflammation » a précisé l’équipe de chercheurs.
Les bactéries trouvées ont ensuite été analysées sur 155 femmes. Des bactéries Fusobacterium ont été détectées dans l’endomètre de 64% des femmes de leur panel atteintes d’endométriose.
Un traitement antobiotique pourrait être efficace sur l'endométriose
Une partie de l’endomètre contaminé par ces bactéries a ensuite été transférée dans la cavité abdominale de souris qui ont, quelques semaines plus tard, développé des lésions caractéristiques de l’endométriose.
Un traitement constitué de deux antibiotiques a été administré aux rongeurs malades. Après 21 jours de traitement, le gène TAGLN et la protéine TGF-bêta avaient disparus.
Peut-être avons-nous là un début d’espoir de pouvoir soigner un jour l’endométriose…
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