Problèmes de lubrification : causes et solutions.

Pour que jamais ne tarisse la source... “L'amour est une mer dont la femme est la rive.” Même si le lyrisme de Victor Hugo est un peu éloigné des réalités gynécologiques, comment mieux décrire l'importance de l'élément liquide pour une sexualité réussie ? Dans le langage courant, les expressions associant plaisir et liquide sont légion : “Être emportée par une vague de désir, être submergée par le plaisir, nager dans un océan de plaisir…” Mais parfois la sécheresse s'installe et la femme reste au bord du plaisir…
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Les causes multifactorielles des problèmes de lubrification

Comme nous l'avons vu dans la partie 1, le degré d'excitation (et, bien sûr de non-excitation !) joue un rôle fondamental. Cette excitation optimale nécessite une “motivation” sexuelle (et/ou affective), c'est-à-dire une disponibilité pour appréhender le contexte érotique. En réponse à des stimuli érotiques, une excitation subjective précède le désir sexuel objectif et s'accompagne d'un début de lubrification pas toujours perçu consciemment. Ce n'est que secondairement que le désir sexuel conscient survient si aucun élément perturbateur (extérieur ou problèmes relationnels) n'intervient. Le désir se focalise alors plus directement sur l'acte sexuel lui-même avec une intensification des réponses physiologiques (élévation du degré de lubrification, modifications anatomiques du petit bassin).Ainsi, la lubrification optimale dépend de multiples facteurs, les uns organiques, les autres psychologiques. Dans la grande majorité des cas, chez une même femme, plusieurs mécanismes contribuent à la sécheresse vaginale. Des études (3, 4) ont montré que chez des femmes se plaignant de manque d'excitation et de lubrification la projection de séquences érotiques provoquait une vasocongestion pelvienne identique à celle de femmes indemnes de troubles sexuels. En revanche, l'excitation subjective n'apparaissait que chez les femmes indemnes de problèmes.Une étude récente en résonance magnétique nucléaire n'a montré aucune différence dans les réponses physiques à des stimulations érotiques entre femmes ménopausées et non ménopausées, en particulier pas de modification des réponses des organes érectiles ni du flux sanguin loco-régional (5). Mais il est vrai que cette étude concernait des femmes sans troubles de la lubrification.Dans une autre étude, aucune différence de réponse vasomotrice n'a pu être observée entre deux populations de femmes ménopausées, l'une présentant des troubles de l'excitation sexuelle et l'autre pas (6).Il semble donc que la majorité des femmes ménopausées conserve leur capacité physique de réponse génitale… pour peu que la stimulation sexuelle soit suffisante.Enfin, les modifications hormonales ont une action centrale sur les centres cérébraux qui modulent l'activité sexuelle. On connaît bien l'action négative de la carence en testostérone sur le désir sexuel. Cependant, les modifications du taux de testostérone chez la femme ménopausée sont très variables d'une femme à l'autre. L'action centrale des estrogènes sur le comportement sexuel est connue depuis longtemps (7). L'importance de la carence estrogénique dans ce domaine est encore à préciser.

Les causes simples des problèmes de lubrification

De multiples facteurs bien connus sont incriminés dans le manque de lubrification génitale :

  • certains médicaments : antidépresseurs tricycliques, certains antihistaminiques, anticholinergiques, anti-estrogènes, antipsychotiques… ;
  • le tabac ;
  • certains facteurs locaux : savons décapants, déodorants, protège-slips, douches vaginales, spermicides, tampons hygiéniques… ;
  • certaines circonstances : post-partum, allaitement, abstinence sexuelle prolongée… ;
  • certaines maladies : dépression en particulier.
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Source : 1. Van Geelen J.M., Van de Weijer P.H., Arnolds H.T. 'Urogenital symptoms and resulting discomfort in non-institutionalized Dutch women aged 50-75 years'. Int. Urogynecol. J. Pelvic Floor Dysfunct., 2000 ; vol. 11 : 9-14. 2. Utian W.H., Schiff I. 'North American Menopause Society-Gallup Survey on women's knowledge, information sources, and attitudes to menopause and HRT'. Menopause, 1994 ; vol. 1 : 39-48. 3. Morokoff P.J., Heiman J.R. 'Effects of erotic stimuli on sexually functional and dysfonction women: multiple measures before and after sex therapy'. Behav. Res. Ther., 1980 ; 18 : 127-37. 4. Brotto L.A., Basson R., Gorzalka B.B. 'Psychophysiological assessment in premenopausal sexual arousal disorder'. J. Sex. Med., 2004 ; 1 : 266-77. 5. Suh D.D. et al. 'MRI of female genital and pelvic organs during sexual arousal'. J. Psychosom. Obstet. Gynaecol., 2004 ; 25 (2) : 153. 6. Van Lunsen R.H. et al. 'Genital vasculaire responsiveness and sexual feelings in midinette women: psychophysiologic, brain, and génital imaging studies'. Menopause, 2004 ; 11 (6 Pt 2) : 7 418. 7. Pfaff D.W., Vasudevan N., Kia H.K., Zhu Y.S., Chan J., Garey J., Morgan M., Ogawa S. 'Estrogens, brain and behavior: studies in fundamental neurobiology and observations related to women's health'. J. Steroid. Biochem. Mol. Biol., 2000 ; 74 (5) : 365-73. 8. Burns D.M., Ruddock M.W., Brown J.C.W., Kennovin G.D., Dykes E.L., Flitney F.W., Hirst D.G. 'The effects of vasodilator nicotinamide on cyclic nucleotide pathways in vasculaire smooth muscle'. Biochemical Society Transactions, 1997 ; 25.