Quelle est la bonne dose d’activité physique pour la santé ?
Courir, faire du vélo, nager, marcher, nous sommes de plus en plus nombreux à nous y mettre, sans savoir précisément quelle est la bonne dose d’exercice pour notre santé. Ce qui est sûr, c’est que la régularité paye et que des efforts très modérés comme un peu de marche active tous les jours est très bénéfique. Mais pour ceux qui peuvent s’investir dans un sport et veulent aller plus loin, la question reste ouverte.
La difficulté pour y répondre est que toutes les études disponibles à ce jour proposent d’étudier le bénéfice de l’activité physique en fonction d’un résultat à long terme : l’allongement de la durée de vie ou encore le retard d’apparition de maladies graves comme l’infarctus du myocarde, les cancers ou la maladie d’Alzheimer.
Les infarctus cérébraux silencieux comme marqueurs de nos futurs risques
Les auteurs de cette étude se sont intéressés à une maladie asymptomatique, mais que l’on peut évaluer précocement grâce à une IRM : les infarctus cérébraux silencieux. En effet avec l’âge, notre cerveau subit progressivement des agressions qu’il « répare » au fur et à mesure. Ce sont de petites obstructions des artères cérébrales, encore appelés infarctus cérébraux silencieux. On les distingue très bien à l’IRM, les petites zones touchées étant bien visibles. Bien entendu, il ne s’agit pas d’infarctus cérébraux massifs responsables d’attaques cérébrales, mais ils sont prédictifs des atteintes cérébrales futures, favorisant la survenue de véritables attaques cérébrales ou encore de démences séniles. Les infarctus cérébraux silencieux sont donc bien des marqueurs à court terme de problèmes de santé graves à venir.
Dans l’étude NOMAS, 3298 personnes ont été suivies, leur niveau d’activité physique étant évalué. Il ressort que par rapport à ceux qui n’ont aucune activité physique (soit 43 % des personnes recrutées), ceux qui ont le plus d’activité physique voient leur risque de faire un infarctus cérébral silencieux diminuer de 40 %. Les auteurs concluent qu’en matière de sport, il vaut donc mieux viser une dose relativement haute, soit 150 minutes par semaine d’intensité modérée ou 75 minutes d’intensité élevée avec un effort « vigoureux ». Autrement dit, il vaut mieux mouiller le maillot !
En pratique, nous avons donc la possibilité de nous auto-prescrire 3 doses d’activité physique selon nos capacités :
- au minimum le plus de marche possible tous les jours,
- au mieux l’activité quotidienne et 75 mn par semaine de sport plutôt intense ou vigoureux,
- sinon, 150 minutes par semaine de sports modérés peuvent faire l’affaire.
Source : J.Z. Willey and Coll. Neurology, 76, 14 juin 2011, pp 2112-2118.
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