Sécheresse vaginale : deux techniques pour révolutionner la vie sexuelle des femmes
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Le laser CO2 fractionné

Cette technique est en place depuis 5-6 ans. Elle consiste à insérer un tube de 2 cm de diamètre dans le vagin jusqu’au col de l’utérus. Celui-ci est ensuite retiré progressivement, cm par cm à mesure qu’il envoie un rayon laser sur la paroi vaginale. Totalement indolore, cet acte se réalise en ambulatoire au cabinet du médecin sans anesthésie. Il faut compter 2 à 3 séances, parfois 4, espacées d’un mois, avec généralement une séance de rattrapage entre 8 à 15 mois plus tard.

Comment ça marche ?

Dans le vagin, le laser entraîne une microabrasion indolore, obligeant la muqueuse à refabriquer des fibres élastiques, des fibres de collagène, de l’acide hyaluronique et des micro-vaisseaux sanguins, lesquels jouent un rôle dans la lubrification.

Les résultats sont très positifs dès la première séance, avec une amélioration des symptômes de l’ordre de 30 à 40%, les séances suivantes en apportant en général encore 5 à 15% à chaque fois.

Les effets secondaires sont quasi inexistants et pour l’instant, aucune complication n’a encore été répertoriée, laissant présager qu’elles sont exceptionnelles. Les contre-indications sont peu nombreuses : muqueuse infectée (herpès, mycose) et cystite.

Chez certaines femmes dont l’orifice est très rétréci, il est nécessaire de commencer par des dilatations vaginales progressives à réaliser soi-même à domicile à l’aide d’une sonde spécialisée en silicone.

À noter que l’atrophie du vagin est souvent associée à des problèmes urinaires (impériosités, brûlures), qui sont en même temps améliorés par les séances de laser.

Il s’agit ici d’une « petite révolution médicale », ce traitement permettant à des centaines de milliers de femmes de retrouver une sexualité correcte.

« Le seul point négatif est le prix, tempère le Dr Elia. Les machines laser coûtent très cher, faisant grimper le coût des séances autour de 350-450 euros, non remboursés par la Sécurité sociale. »

Les infiltrations d’acide hyaluronique

Cette deuxième stratégie est plus récente et dérive elle aussi des techniques utilisées en médecine esthétique contre les rides. On a constaté que les infiltrations d’acide hyaluronique n’avaient pas qu’un simple effet de remplissage, mais également une action de régénération importante sur la peau. L’acide hyaluronique agit sur le vagin sur les mêmes cibles que le laser, en particulier sur les fibrocytes pour produire davantage de fibres, d’acide hyaluronique et de vaisseaux sanguins.

« Les infiltrations sont réalisées dans la paroi vaginale postérieure, sur quelques centimètres seulement, à l’aide d’un acide hyaluronique spécifique, français, dédié à cet usage avec pour indication l’atrophie vaginale. Deux heures avant, la patiente applique elle-même un anesthésique de contact dans le vagin. L’acte est ensuite réalisé au cabinet médical en ambulatoire. Une seule séance suffit souvent à redonner le confort sexuel perdu, avec un coût similaire à celui du traitement complet par laser C02 fractionné.

Dans un proche avenir, il sera peut-être proposé de mixer les deux stratégies, acide hyaluronique et laser.

« Ces deux stratégies très récentes doivent être proposées à toutes les femmes en carence estrogénique pour lesquelles le traitement hormonal est contre indiqué ou non souhaité, dont la sexualité est difficile ou douloureuse et qui souhaitent retrouver une vie sexuelle « comme avant », conclut le Dr David Elia.

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Source : * En collaboration avec le Dr David Elia, gynécologue, rédacteur en chef du magazine GENESIS.