Sécheresse vaginale : hydratation et lubrification pour une sexualité épanouie
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Pas de lubrification en cas de sécheresse vaginale

La lubrification vulvo-vaginale est un phénomène réflexe neurologique sous influence de l’excitation sexuelle alors que l’hydratation vulvo-vaginale est sous le contrôle principal des hormones (estrogènes).

Sans excitation sexuelle il n’y aura pas de lubrification en dépit d’un vagin bien hydraté. A l’inverse, une sécheresse vaginale (un défaut d’hydratation) n’empêche pas de lubrifier, mais ce sera alors a minima.

Dr Marie Veluire, gynécologue sexologue : « En pratique il est impossible de bien lubrifier lors d’un rapport sexuel -y compris si la femme est très excitée- si le vagin n’est pas suffisamment hydraté. La lubrification passe par les cellules vaginales, or pour que celles-ci lubrifient correctement, il faut qu’elles soient hydratées correctement pour permettre la transsudation et la sécrétion de mucus lors de l’excitation sexuelle ».

La sécheresse vaginale n’est pas une fatalité

Quatre phénomènes peuvent perturber l’hydratation du vagin (mais aussi du vestibule et de la vulve !) et induire une sécheresse vaginale :

  • Une carence en estrogènes. Après 50 ans ,lors de la ménopause – et a fortiori après la ménopause- elle entraîne progressivement une atrophie de la vulve et du vagin. Ce peut être aussi la conséquence d’une radiothérapie anticancéreuse, d’une chimiothérapie, d’une hormonothérapie (par exemple les anti-aromatases) ou d’une chirurgie (ablation des ovaires) …

De plus, l’atrophie vaginale est corrélée à l’inactivité sexuelle (1). Sous l’influence de l’excitation, la lubrification régulière (par le phénomène de transsudation) oxygène les cellules du vagin, du vestibule et de la vulve qui vieillissement alors un peu moins vite.

Mais nous ne sommes pas toutes égales vis-à-vis de la progression de l’atrophie vaginale (terrain génétique, "surpoids" plutôt favorable etc.). Anatomiquement, l’atrophie vaginale se traduit par une muqueuse plus lisse, une teinte rouge diffuse ou tachetée plus fragile, une diminution de la longueur, de la largeur et de l’élasticité du vagin, ainsi qu’une diminution des muqueuses de l’urètre et de la vessie. Parmi des femmes entre 45 et 75 ans, près de 40% rapportent des signes d’atrophie vaginale avec une sécheresse pour 55% d’entre elles, une dyspareunie (douleur lors des rapports) dans 44% et une irritation (37%), avec un impact sur leur sexualité pour 60% (2).

  • Un déséquilibre de la flore vaginale. Les causes ne sont pas formellement établies à ce jour. Le vagin est habité par des lactobacilles (10 millions de germes par millilitre de sécrétion vaginale). Des brûlures au moment de la pénétration vaginale, des phénomènes d’irritation et d’inflammation, un écoulement (leucorrhées) inhabituel doivent y faire penser.
  • Un vagin dont le pH devient alcalin ou très acide (dû à des infections, à un déséquilibre de la flore vaginale etc.)

En revanche, les contraceptifs œstroprogestatifs (estrogènes et progestérone) n’ont -selon la littérature scientifique- aucun impact sur l’hydratation et n’induisent pas une sécheresse vaginale. Au contraire, en théorie, l’ajout d’estrogènes est bénéfique à l’hydratation vaginale. Attention à ne pas accabler la pilule alors que c’est en fait un manque d’excitation sexuelle!

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Source : (1) Menopause 2011 ; 19 (11) : 1160-71 ; (2) J Sex Med 2013 ; 10 : 1790-99 ; (3) Bajos N et al. Enquête sur la sexualité en France (Inserm, Ined 2018)
D’après un entretien avec le Dr Marie Veluire, gynécologue sexologue (clinique Caron, Athis Mons) suite à son intervention « Hydratation, lubrification et sexualité féminine » aux 8èmes Assises françaises de sexologie et de santé sexuelle (8-12 avril 2015, La Rochelle)