- 1 - Sécheresse vaginale, ce que disent les femmes
- 2 - La sécheresse vaginale, un défaut d’hydratation vulvo-vaginale
- 3 - Pas de lubrification en cas de sécheresse vaginale
- 4 - La sécheresse vaginale n’est pas une fatalité
- 5 - Le vagin souffre de mauvaises habitudes
- 6 - Que faire contre la sécheresse vaginale ?
Le vagin souffre de mauvaises habitudes
De 15 à 45 ans, bien des comportements peuvent aussi compromettre une hydratation vaginale de qualité. Un excès d’hygiène intime parfaitement contre-indiqué (pas de douches vaginales !), le port de vêtements trop serrés, des interventions chirurgicales (épisiotomie), le post-partum (il faut 2-3 mois pour retrouver une hydratation normale) et toutes les infections bactériennes, parasitaires et mycosiques peuvent contribuer à la sécheresse vaginale.
Dr Veluire : « Avant la ménopause, les conséquences d’un défaut d’hydratation sont un prurit (démangeaisons), des irritations vulvaires, une sensation d’inconfort, le tout induisant une dyspareunie (douleur lors des rapports sexuels), elle-même cause de baisse du désir sexuel par anticipation négative. Lorsque la situation perdure, une hypertonie du périnée peut apparaître (et donc des difficultés à le contracter). Le vagin doit être hydraté, et surtout en post-ménopause, sans oublier le vestibule et la vulve, souvent plus "déshydratés" que le vagin lui-même en cas d’inactivité génitale. Un entretien quasiment à vie ».
Que faire contre la sécheresse vaginale ?
Sècheresse, prurit, saignement post-coïtaux, dyspareunies… ces signes doivent faire penser à un vieillissement vulvo-génital et consulter un gynécologue. Une décision pas si évidente pour les femmes : à la question « Avez-vous consulté pour des rapports douloureux arrivant souvent ou parfois au cours de l’année ? », 87% des femmes répondent par la négative (3). 30% des 25-39 ans souffrent de rapports douloureux (48% des 18-24 ans, 22% des 40-49 ans et 25% au-delà de 50 ans).
Notre vagin, comment être à ses petits-soins :
- Rééquilibrer la flore vaginale avec un traitement par probiotiques (par voie orale ou vaginale) même si l’impact de celui-ci reste empirique. Il se pourrait aussi qu’il faille en parallèle rééquilibrer sa flore intestinale ; un nombre croissant d’études scientifiques encore balbutiantes lient les deux. En revanche, les gélules en intravaginal (sur prescription médicale) contenant de l’estriol et de bacille de Döderlein ou lactobacille ont montré leur utilité dans ce cas.
- Utiliser des lubrifiants ponctuels (au cours ou juste avant le rapport sexuel).
- Employer des lubrifiants longue durée. Il s’agit d’acide hyaluronique qui se délite progressivement sur deux à trois jours. Ils sont à utiliser de façon systématique deux fois par semaine chez les femmes qui sont en carences d’œstrogènes et qui ne peuvent (ou ne veulent pas) recevoir d’apport hormonal.
- Déposer, en intravaginal et vulvaire, tous les deux jours des œstrogènes locaux (estriol, promestriène sur prescription médicale) pour lutter contre l’atrophie vaginale et relancer l’hydratation.
Un anneau intra-vaginal diffusant un œstrogène (estradiol) sortira à l’automne 2016, sur prescription médicale lui aussi. Il s’insère dans le tiers supérieur du vagin, pour une durée de 90 jours.
Dr Veluire : « Nous, gynécologues, devons prêter l’oreille lorsqu’une femme parle de rapports douloureux. Chez une femme jeune, c’est le plus souvent un problème de lubrification et non d’hydratation (sécheresse vaginale), en rapport avec une insuffisance d’excitation (préliminaires trop courts, apprentissages limités). En revanche, chez la femme en post- ménopause, il s’agit bien d ’ hydratation déficiente et la difficulté est qu’elle n’en parle pas. Pourtant, même sans vie sexuelle, hydrater le vagin et le vestibule est nécessaire vis-à-vis de l’atrophie vaginale, ne serait-ce que pour une meilleure fonction urinaire (pollakiurie, dysurie, irritations, sensation de pesanteur, gêne diffuse etc..). Les estrogènes vont permettre d’hydrater toute la paroi antérieure du vagin, l’urètre et les glandes alentours ».
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D’après un entretien avec le Dr Marie Veluire, gynécologue sexologue (clinique Caron, Athis Mons) suite à son intervention « Hydratation, lubrification et sexualité féminine » aux 8èmes Assises françaises de sexologie et de santé sexuelle (8-12 avril 2015, La Rochelle)