Même en couple, beaucoup de femmes se masturbent
Un tabou se lève autour de la masturbation féminine. Lentement, mais sûrement. Trois femmes sur quatre avouent se faire plaisir, selon le dernier sondage réalisé par l’Ifop. Et les changements s’effectuent en profondeur. Loin des idées reçues, ce geste n’est plus l’apanage des célibataires, d’après l’étude publiée dans Sexologies, la revue de la Fédération Française de Sexologie et de Santé sexuelle.
Les sondées restent encore timides lorsqu’elles sont interrogées sur leurs pratiques régulières. Par rapport aux hommes, elles sont cinq fois moins à dire qu’elles se masturbent presque chaque jour (2 %). Celles qui admettent pratiquer l’onanisme au moins une fois par semaine restent, elles aussi, peu nombreuses.
Mais un élément intéressant ressort des réponses recueillies par l’Ifop. Presque rien ne sépare les femmes en couple des célibataires. Les premières sont 13% à se caresser régulièrement, les secondes sont 15 %. Ce taux est encore plus élevé quand le couple s’est formé depuis moins d’un an ou quand les partenaires ne vivent pas dans le même domicile.
Le malaise persiste
Ce constat est assez surprenant quand on sait que, aujourd’hui encore, la sexualité féminine est fortement associée au couple. Le contexte social actuel veut que la masturbation soit un moyen de se perfectionner avec son partenaire, et non de se donner du plaisir, selon François Kraus, qui signe cette étude. Une image à l’opposé de celle des hommes, pour qui l’onanisme est bien plus banalisé.
Pourtant, au sein du couple, le plaisir en solitaire n’est plus un tabou. Au contraire, on en parle plus qu’avec d’autres interlocuteurs. Ainsi, plus de la moitié des femmes ont déjà abordé le sujet avec leurs partenaires… alors que 46 % d’entre elles n’oseraient jamais en parler à une amie proche.
Mais un certain malaise pèse toujours sur la sexualité féminine. Les femmes qui ne sont pas satisfaites par leur partenaire sont deux fois plus nombreuses à se caresser au moins une fois par semaine. Il en va de même pour celles qui n’ont pas de rapports sexuels réguliers.
Les femmes se libèrent
La masturbation resterait, donc, le signe d’une sexualité défaillante. Une hypothèse d’autant plus valable que les femmes avouent moins à leur partenaire qu’elles se donnent du plaisir sans lui si elles n’en sont pas satisfaites.
Un élément vient toutefois perturber cette analyse. Les sondées qui ont plus de trois rapports par semaine sont elles aussi plus nombreuses à se masturber. Les Françaises semblent donc décidées à se libérer des normes sociales, estime François Kraus.
"La pratique plus large de la masturbation féminine est en effet symptomatique d’une approche de plus en plus hédoniste et autonome de la sexualité féminine, en rupture avec la vision traditionnellement "pénétrative" du plaisir féminin", écrit-il en conclusion. Il n’en reste pas moins qu’un véritable fossé sépare l’onanisme féminin et masculin.
L'impuissance expliquée en vidéo
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