Sexualité : qui sont les hommes éjaculateurs précoces ?

L’éjaculation précoce, c’est l’impossibilité de retenir l’éjaculation environ plus d’une minute après la pénétration vaginale. Une première depuis une quinzaine d’années en France, l’enquête d’envergure "Emoi" brosse le portrait de ces hommes souvent en détresse psychologique et dont seuls 10% osent franchir le seuil de la consultation médicale. 
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Les hommes éjaculateurs précoces ? Le flou artistique

La dernière version de la bible américaine des désordres psychologiques, le DSM-5 (2013), définit désormais l’éjaculation précoce (EP) comme survenant aux alentours d’une minute après la pénétration vaginale. Jusqu’à maintenant, les données sur l’éjaculation précoce (EP) ou éjaculation prématurée étaient parcellaires mais concordaient : des hommes et des couples en souffrance et l’impression générale que l’éjaculation précoceest une fatalité contre laquelle les médecins sont démunis.

Dr Marie-Hélène Colson, médecin sexologue, secrétaire générale de la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle (FF3S) qui a dirigé l’enquête Emoi : « Ni l’égoïsme de l’homme, ni la circoncision, ni l’homosexualité n’ont d’influence sur l’éjaculation, ces idées reçues ont la vie dure. Ceux qui éjaculent vite le font car l’envie d’éjaculer déclenche chez eux un réflexe anxieux qui leur fait raccourcir le temps dont la nature les a dotés, au lieu de retarder les choses comme chacun pourrait le faire. 85% des éjaculateurs précoces de l’étude ont un sentiment d’absence de perception de contrôle. »

Pour 80%, l’éjaculation c’est en moins de deux minutes chrono

L’étude française Emoi* qui vient d’être publiée, conduite auprès de 600 hommes venant consulter un sexologue ou un urologue, comble un vide. Concernant la gravité de l’éjaculation précoce, 41% éjaculent en moins d’une minute après pénétration vaginale, 41% entre une et deux minutes, 12% au-delà de deux minutes. 6% ont une éjaculationdite "ante portas" (avant même la pénétration vaginale).

Près d’un quart souffre en même temps d’un trouble de l’érection (dysfonction érectile) et ce chiffre monte à 58% lorsque l’éjaculation est secondaire, c’est à dire lorsqu’elle est apparue après une période où l’éjaculation était normale ; celle-ci survenant suite à un traitement, une maladie, un problème psychologique ou autre.

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Source : *soutenue par les laboratoires Menarini en partenariat avec la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle (octobre 2013- avril 2014)
D’après un entretien avec le Dr Marie-Hélène Colson, médecin sexologue, secrétaire générale de la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle (FF3S), Directeur d’Enseignement DIU de Sexologie, Faculté de médecine de Marseille et un symposium organisé par le laboratoire Ménarini dans le cadre des 8emes Assises françaises de sexologie et de santé sexuelle (8-12 avril 2015, La Rochelle).