Tumeurs au cerveau : trois autres progestatifs présentent un risque, alerte l’ANSM

Dans une vaste étude, publiée le 26 juin 2023, l’Agence du médicament (ANSM) met en garde contre certains progestatifs prescrits contre l’endométriose, l'infertilité ou au moment de la ménopause. Pour cause, il favoriserait l'apparition de méningiome, des tumeurs au cerveau.
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Utilisés contre certaines pathologies gynécologiques comme l’endométriose, dans le traitement hormonal substitutif (ménopause) ou en obstétrique (stérilité par insuffisance lutéale, avortements à répétition), les progestatifs pourraient s’avérer dangereux pour la santé. En effet, ils pourraient être la cause de méningiome, autrement dit, de tumeurs au cerveau.

Pour rappel, le méningiome est la tumeur cérébrale la plus courante à partir de 35 ans. L’âge, le genre féminin et l’exposition à une radiothérapie cérébrale dans l’enfance constituent des facteurs de risque clairement identifiés.

À ce jour, on estime que 9 personnes sur 100 000 seraient susceptibles de développer un méningiome chaque année.

Méningiome : trois autres progestatifs sont à risque

Alors que d’autres traitements prescrits à de nombreuses femmes (Androcur, Lutényl, Lutéran) se sont révélés favoriser l'apparition de tumeurs au cerveau, l’Agence du médicament (ANSM) a voulu vérifier si d'autres médicaments de cette catégorie peuvent avoir le même impact. Ils ont publié les résultats de cette vaste étude sur leur site le 26 juin 2023. 

Pour mener leur recherche, les scientifiques ont interrogé plus de 18 000 femmes opérées d’un méningiome et plus de 90 000 femmes "témoins" entre 2009 et 2018. Résultat : "l'utilisation prolongée de promégestone (Surgestone 0,5 mg), de médrogestone (Colprone 5 mg), ou d'acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera 150 mg / 3 ml) est associée à un surrisque de méningiome", indique l'ANSM.

Et le danger s'intensifie quand le progestatif est prescrit depuis une certaine durée. "Le risque augmente lorsque la durée d’utilisation de ces médicaments, à la posologie autorisée par l’autorisation de mise sur le marché, dépasse 1 an, comme c’est le cas avec les acétates de chlormadinone (Lutéran et génériques), de nomegestrol (Lutényl et génériques) et de cyprotérone (Androcur et génériques)."

Les stérilets hormonaux ne seraient pas concernés par cette découverte

Toutefois, ces conclusions ne s’appliquent pas à tous les progestatifs. C’est notamment le cas des stérilets hormonaux. "Les résultats avec les DIU au lévonorgestrel 13,5 et 52 mg, des contraceptifs largement utilisés, ne montrent pas de surrisque de méningiome. De même, l’exposition à la progestérone (par voie orale, intra-vaginale et cutanée) (Utrogestan et génériques) et à la dydrogestérone (Duphaston, Climaston) n’a pas été associée significativement à un surrisque de chirurgie de méningiome intracrânien.

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