Le boom des vins bio et bio-dynamiques
De la terre au raisin
La grandeur des vins francais est née aux époques où le mot bio n'existait pas car il était partout, c'est-à-dire que le naturel était la norme. Aussi célèbre que la révolution francaise, les grands crus classés ont fait notre renommée dans le monde entier. Notre climat et notre art de vivre aussi. Depuis les années 50, l'agrochimie s'est emparée des vignobles en imposant les premiers engrais de synthèse. Aujourd'hui, l'avidité du système prône avant tout le rendement économique, donc les traitements chimiques à tout va sans tenir compte des écosystèmes. Sans parler de l'alcoolisme qui ne cesse de faire des victimes depuis les plus jeunes générations : un phénomène occidental et mondialisé. De plus, les dérèglements climatiques actuels causés par ce même système irresponsable modifient les rythmes saisonniers comme celui des vendanges (et de la diversité) dans plusieurs régions. Pour parfaire le tableau, on peut noter l'arrivée des OGM qui ne manqueront pas de modifier la nature même des raisins, c'est-à-dire que les pesticides seront au cŒur même du fruit. Tant pis pour les personnes sujettes aux allergies et aux toxines produites par ces nouveaux 'transgènes'. Les perturbations métaboliques ne sont pas prises en compte, encore moins pour la faune environnante, et encore moins pour la santé des humains. Cette équation ne fait pas partie du système économique qui rêve de croissance alors que la Terre est asphyxiée. Une solution néanmoins : devenir consommateur responsable et acheter uniquement les vins bio ou issus de la bio-dynamie. Ils sont de plus en plus nombreux et certains vignobles existant depuis des centaines années se découvrent une deuxième jeunesse. Et cerise sur la vigne : ils ne sont pas plus chers !
La 2e jeunesse des vins bio
Les premiers mots qui arrivent aux lèvres des viticulteurs qui se lancent dans le bio et la bio-dynamie, c'est : 'La terre redevient vivante !' Les vers de terre reprennent du service pour oxygéner le terrain. L'écosystème reprend ses droits et la vigne de la force. Travaillant sans désherbant et sans engrais chimiques, les viticulteurs qui réapprennent la patience qu'il faut pour faire du vrai bon vin, ont un langage plein d'enthousiasme, plein de choses passionnantes à raconter sur l'évolution de leur vignoble et sur le caractère unique de leurs vins. Alfred Tesseron du Château Pontet-Canet, un grand cru classé en 1855, a fait revenir les chevaux absents depuis trois générations pour travailler la terre : 'Depuis sept ans, on n'utilise plus de désherbant, c'est vrai que l'on se doit d'être plus présent mais le résultat est là, le sol est vivant. Pour l'instant, je ne veux pas mettre en avant la bio-dynamie sur l'étiquette, mais les connaisseurs reconnaissent la différence.' Jusqu'en 2006, on pensait que seules les petites exploitations étaient en mesure de gérer la culture sans chimie mais les chiffres ont presque doublé depuis l'année dernière : on est passé de moins 15 000 hectares à quasiment 25 000 hectares de vignobles bio en France. Côté bio-dynamie, 130 viticulteurs français vivent aujourd'hui au rythme de la lune, des tisanes de plantes et de cette incroyable nature qui fait germer des entrailles de la terre les vins les plus précieux.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.